Voyages & Croisières

Une maison discrète dans le cœur vibrant de SoHo

Situé à l’intersection des rues Mercer et Prince, en plein cœur de SoHo, The Mercer est le tout premier loft-hôtel de New York, installé dans un bâtiment centenaire de style renaissance . Il résume à lui seul l’essence du quartier. Les lofts sont nés ici, dans les années 60, lorsque les artistes d’avant-garde ont investi les anciens entrepôts industriels, séduits par la lumière abondante, les volumes nus et l’austérité poétique des lieux. The Mercer conserve cette grammaire brute : briques apparentes, fenêtres de gabarit industriel, colonnes d’acier courant du sol au plafond. Au rez-de-chaussée, le lobby s’appararente à un salon privé. Bibliothèque où s’exhibe littérature en tout genre, canapés profonds et fauteuils moelleux autour de tables basses pour déguster un verre ou prendre son petit-déjeuner et une porte en verre amène au délicieux café pour des pauses matinales ou pour le petit-déjeuner. Le Sartiano’s s’inscrit dans cette continuité avec sa salle basse de plafond, ses murs en briques rouges et sa cuisine italienne contemporaine tout en retenue. Loin des effets de style, l’expérience y est sobre, précise, orchestrée sans ostentation. Et comme tout ce qui relève ici du vrai luxe, elle ne s’annonce pas.



C’est aussi l’un des rares hôtels new-yorkais à pouvoir se targuer de parquets anciens et de meubles dessinés par le regretté Christian Liaigre dont le Mercer fut le premier hôtel il y a 30 ans ,d’un goût sûr, à la fois simples, discrets et parfaitement à leur place. Ila été récemment rénové tout en conservant le style et le mobilier Liaigre.

Des chambres aux détails travaillés

Dans les chambres, chaque détail a été repensé avec la retenue et la précision qui caractérisent les lieux d’exception. Le sol, désormais habillé d’un parquet en bois foncé, dialogue avec les murs clairs dans une harmonie feutrée. Les têtes de lit, sobres et tendues de jute douce, apportent une chaleur organique, presque rustique, en contraste avec la rigueur industrielle du bâti. De nouveaux canapés aux lignes profondes se déclinent dans une palette sourde – vert mousse, bleu orage, brun tabac – et font écho aux fauteuils en cuir patiné, comme s’ils avaient toujours été là. Des armoires dessinées sur-mesure, en bois massif sombre, ponctuent l’espace avec discrétion. Aux fenêtres, les stores ont disparu au profit de voilages en lin, laissant filtrer une lumière naturelle, douce et mouvante, au rythme de la ville.
Dans la salle de bains, le marbre Danby du Vermont s’impose d’un seul bloc : clair, soyeux, traversé de veines légères. Le rideau de douche a disparu, remplacé par une paroi de verre pur aux lignes nettes. L’ensemble évoque le calme des spas confidentiels, loin des standards hôteliers, avec ce supplément d’âme propre aux maisons qui savent évoluer sans rien renier de leur essence. Au matin, nous décidons de laisser ouvert les stores qui séparent la salle de bain de la chambre, pour profiter de la caresse des rayons de la journée.


Le service : précision et discrétion
Rien ici n’est surjoué. Le personnel agit avec une élégance silencieuse : attentif sans être intrusif, courtois sans formalisme. Le concierge, en véritable orfèvre, propose des adresses triées sur le volet, loin des sentiers battus. Room-service et housekeeping se fondent dans le rythme du client, offrant cette fluidité qui distingue les grandes maisons.

Parenthèse italienne au Sartiano’s

Au rez-de-chaussée, dissimulé derrière une porte discrète, Sartiano’s ouvre un refuge à l’atmosphère chaleureuse. Sous ses plafonds bas, entre briques anciennes et banquettes de cuir clair, le lieu respire la simplicité raffinée.
La cuisine, confiée au chef Alfred Portale, joue la carte d'une Italie contemporaine sans folklore : un bucatini au homard précis et parfumé, un fritto misto aux accents méditerranéens légers, et un tiramisu glacé qui évite toute lourdeur sucrée en dessert nous laissent un souvenir ému. Chaque plat, porté par la qualité des produits, privilégie la justesse à l'effet.
On aime l’ambiance et l’élégance des clients attablés. Festif, le restaurant ne désemplit pas !
Le service, à l'image du lieu, se fait discret, précis, laissant toute la place à l’expérience sans jamais l'imposer. La carte des vins, éclectique sans être prétentieuse, réserve de belles surprises entre Langhe élégants et blancs volcaniques de Sicile. Le serveur a bien décrypté notre demande et nous régale d'un barbaresco, avec du caractère !

The Mercer : l'esprit d'un New York intemporel

The Mercer n’a pas changé la physionomie de SoHo ; il en est devenu l’écho le plus subtil. Ici, pas d’esbroufe, pas d’effet de mode : une élégance en filigrane, pour ceux qui savent reconnaître ce qui ne s’affiche pas. Une adresse pour initiés, comme un New York qu’on chuchote, loin des regards trop pressés.