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The Road to Mandalay, une initiation en douceur à la Birmanie

Dans la Haute Birmanie des royaumes, où les birmans édifièrent toutes leurs capitales, les vestiges des pagodes, des palais et du savoir-faire de leurs artisans, se dévoilent tout au long d’une voie du fleuve Irrawady. Invitation au rêve et à l’imaginaire, des instants hors du temps se découvrent au fil d’une croisière romantique et magique. Délicatesse des gestes, dignité des visages, douceur majestueuse et authentique d’un paysage inchangé depuis 60 ans et préservé du tourisme de masse, expriment un Orient profond, auréolé de la sereine lumière bouddhique. Focus sur the Road to Mandalay

Une croisière pleine de promesses

Atterrissage à Bagan. La moiteur de l’air présage déjà d’une chaude journée. De l’aéroport à l’embarcadère, des calèches tirées par des bœufs ou des buffles, des cyclo-pousses, croisent la voiture. Enfin au loin, « l’Irradwady », immense serpent liquide couleur d’étain fondu, se dévoile aux regards. Ce fleuve coulant sur quelque 1760 km prend sa source dans l’est de l’Himalaya pour arriver jusqu’au vaste delta de la Baie du Bengale. La brise légère où flottent les effluves de boue et de poisson séché nous attirent irrésistiblement. C’est à Bagan, cité archéologique inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, que notre bateau, « The Road to Mandalay » - ou « the White Lady » comme l’appellent les birmans, paresse nonchalamment, plein de promesses pour voyageurs impatients.

Une atmosphère anglaise et raffinée pour The Road to Mandalay

Avec ses 102 mètres de long et ses 43 cabines, sa jolie coque blanche fend paisiblement chaque semaine les eaux sablonneuses, de Bagan à Mandalay aller/retour, offrant une croisière inoubliable aux heureux passagers. Bagan, Mingun, Sagaing, Mandalay…, autant de noms évocateurs de légendes et de  royaumes birmans où le bateau fait halte, nous faisant remonter dans le temps.
Première étape, l’installation sur le bateau. Une atmosphère anglaise, des cabines confortables, déclinant une sobriété de tons et de tissus raffinés et élégants, une jolie salle de douche aux parois de jade, un pont terrasse où se lover au petit matin, un salon piano-bar pour l'«afternoon tea» ou l’apéritif du soir, une nourriture aux effluves asiatiques prodiguée par un chef écossais et un service discret et attentif, créent un lieu poétique et hors du temps.
Après avoir investi nos cabines, très lumineuses grâce à deux grandes fenêtres pour les State Cabines et très cosy, une impatience légitime nous pousse à vite descendre à terre pour aller à la rencontre de ce peuple et de ses trésors.

Ensorcelante Bagan

Même les plus rétifs à l’archéologie se laissent ensorceler par Bagan, considérée comme la jumelle d’Angkor. Quelque 2500 fondations religieuses (édifiées entre le XIème et le XVIème siècles) subsistent encore sur ce promontoire dominant l’Irrawaddy. La coutume voulait, à cette époque, que chaque habitant construisît une pagode selon son rang - considérée comme le plus grand acte méritoire dans le bouddhisme.
Aujourd’hui, partout où se pose le regard, les aiguilles dorées des pagodes, restaurées ou non, s’élancent dans le ciel, concurrençant les arbres. Elles font partie du quotidien des paysans birmans, et il n’est pas rare de voir alentour des enfants jouer ou manger, des bœufs brouter l’herbe ou des paysans cultiver leur lopin de terre. Ce qui n’est pas considéré comme un sacrilège pour les birmans. Par contre la Junte, par souci de conservation du site, a décidé de les déplacer à quelques kilomètres de cette cité archéologique, en échange de lopins de terre à cultiver, créant un nouveau Bagan.
Partout ce demi-sourire d’une gentillesse impassible, flotte sur leurs traits aux méplats vifs et délicats. Aucune agressivité ne les anime et nous sommes reçus partout avec beaucoup de respect et de gentillesse.
En fin de journée, nous rejoignons notre bateau avec un plaisir non dissimulé, pour un dîner paisible dans le restaurant, suivi d’animations.

Ces aiguilles dorées qui s’élancent dans le ciel

Au petit matin, il faut monter sur le pont terrasse pour embrasser l’harmonie de la plaine des temples. Rien de plus magique au lever du soleil, que le moment où ils surgissent de la brume montée du fleuve. Et au couchant, un lieu s’impose, la « Shwe San Daw ». Une vue insensée qui vient bouleverser les émotions par son ampleur et le jeu de lumières au soleil couchant. Du haut de ses terrasses, le regard embrasse d’un seul coup d’œil des dizaines de pagodes qui s’illuminent avant d’être avalées par l’ombre de la nuit.
Toute la journée des pagodes, évocatrices d’histoire, égrèneront également notre promenade : Shwe Si Gon la plus vénérée, Myi ze Di...

Au marché, une foule bigarrée et colorée

Mais avant de remonter à bord, direction le marché de Nyaung U et ses fabrications de laque. Elles proviennent toutes de Bagan. De fabrication artisanale, conçues à partir de bambou, les différentes couches de laque successives provenant d’un arbre « Melan Horrea Usitata », et les gravures faites à la main puis peintes en font toute la valeur.
Au marché, autre émotion. Une multitude colorée et bigarrée de marchands, rassemblant une petite partie des minorités, Shan, Karen, indiens, Môn, malais... proposent sur leus étals, dans des paniers de bambou, une richesse de légumes ou fruits de toutes sortes, poissons séchés ou frais (carpe, filiou, crevettes…), herbes aromatiques ou médicinales, longyi de toutes les couleurs, ustensiles, et partout des petits stands où manger la fameuse soupe de nouilles. Une tranquillité singulière y règne. Les villageois arborent un calme serein dû en grande partie à leur caractère et certainement à leur spiritualité.
A les voir vivre, on ne ressent pas une population affamée. Ici leur préoccupation tourne essentiellement autour de leurs cultures. Indispensable pour la survie des familles. Les enfants sont enrôlés très jeunes (à partir de 7 ans) pour s’occuper des plus petits et de ce fait sont rarement inscrits à l’école. Sauf lorsqu’ils vont au monastère pour devenir novice et peut-être plus tard, s’ils le décident, moine. La famille reste le pilier fondamental de leur survie et de leur force intérieure face au système dans lequel ils vivent.
La question se pose : Ce pays va-t-il tout doucement s’ouvrir sur le monde ? Etape essentielle pour leur permettre de « vivre » et non plus de « survivre ».

L’Irradawy, témoin privilégié de l’histoire

Remonter ce fleur, témoin privilégié de l’histoire, c’est mieux comprendre la magie de ce peuple, et la beauté de ce pays replié sur lui-même. Tout au long de la croisière, - lors du petit-déjeuner, du lunch pris sur le pont terrasse et l’après-midi, lovés dans de profonds canapés -, le long des berges plates cernées au loin par les montagnes, la vie quotidienne des birmans rythme nos jours : buffles domestiques, havres et poussifs, avançant dans l’eau, bœufs ou zébus tirant difficilement les charrues, silhouettes courbées péniblement sur la terre, cultivant presque exclusivement le riz et, de-ci de-là, quelques habitations précaires annonçant la vie. Parfois les troncs élancés des palmiers concurrencent les fines ombrelles des pagodes, disséminées dans la nature, verdoyante durant la mousson mais aride en été. Des paysans lancent leur filet de pêche, deux bouts de bois rudimentaires garnis d’un filet, de frêles esquifs griffent de leur pagaie l’eau boueuse, quelques enfants jouent dans l’eau et les femmes lavent le linge dans le fleuve. Images intemporelles et bibliques qui traversent les siècles !
Ce peuple a le culte de l’eau. Il se lave devant des fontaines, dans le fleuve, partout où l’eau est présente. Pour le Nouvel An bouddhique par exemple, ils s’inondent les uns les autres, exprimant une joie simple et enfantine.

Des maisons semblables à des cages suspendues

Dans les villages, nos pas nous mènent devant des maisons en bambou et arbre de fer, qui se ressemblent toutes, semblables à des cages suspendues. Elevées sur pilotis pour se protéger des inondations aux saisons des pluies, elles ont de larges fenêtres sans vitres destinées à faire pénétrer un maximum d’air durant la saison sèche. A la mousson, il n’est pas rare de voir des villages entiers inondés ou vivant dans la boue. Dans les villages la population est toujours accueillante et souriante, vous proposant d’acheter longyi ou bracelets en laque. Leur générosité est incroyable. C’est la foi dans le bouddha, qui leur permet d’affronter les vicissitudes de leur vie. Car le bouddhisme enseigne tolérance, compréhension, et impermanence.
Etre birman, c’est être bouddhiste ! Un système symbolique qui commande les manières birmanes de voir et d’agir, de se représenter le monde.

Mandalay, capitale culturelle de la Birmanie

Que dire ensuite de Mandalay, capitale culturelle de la Birmanie, qui garde vivantes dans ses quartiers d’artisans, ses traditions florissantes au temps du mécénat royal. Fabrique d’or, d’argent, de jade, de marbre, de tissu… Elle contraste étonnement avec le caractère colonial de Yangoon : ses Sublimes pagodes, les ruines du Palais royal du roi Mindon, la « Cité d’or » et le marché « Zegyo, puis Mingun, avec les vestiges de la plus grande pagode au monde jamais conçue par un roi birman. Haute de 150 mètres, son couple de lions gardiens géants et sa cloche de bronze ont traversé les années. Puis Sagaing, considérée par certains comme le sanctuaire de la foi bouddhiste de Myanmar. La ville résonne alors de l’écho des cymbales, gongs et cloches des pagodes.
Le glas du retour sonnera trop tôt hélas et nous repartirons, emplis d'images à jamais gravées dans nos mémoires.
Comme l’a si bien dit Kippling : « C’est un pays qui ne ressemble à aucun autre ».

Novembre 2010
Par Katya PELLEGRINO

Mon avis :


Un pays étonnant, touchant qui mérite le séjour, ne serait ce que pour apporter au monde notre regard et notre témoignage sur ce peuple si paradoxal, vivant dans la précarité, mais d’une grande spiritualité, puisant sa force dans le bouddhisme,  où la famille joue rôle central.
The Road to Mandalay permet de pénétrer en douceur dans ce pays, et d’appréhender cette culture si différente de la nôtre. On se surprend à être fasciné par leur tolérance, leur douceur, leur respect de l’autre, leurs traditions et l’amour qu’ils portent à leur famille.
Un bateau qui apporte tout le confort voulu, des cabines agréables, je vous conseille les State Cabine (les superior étant malgré tout très petites), un service d’une gentillesse et d’une grande discrétion, une nourriture bonne et variée de touche asiatique. Idéal pour visiter et découvrir à un rythme lent, qui convient à ce pays, quelques anciennes capitales royales birmanes (Bagan, Mandalay, Mingun, Sagain…) Merci à Sammy, la directrice, pour sa grande disponibilité.
Je vous conseille de prendre 4 nuits, un minimum, sinon 7 nuits pour remonter plus dans le nord.
Ce seul séjour ne suffira pas, il faudra le compléter absolument par un séjour au lac Inlé, surprenant également et si typique, durant au moins 3 nuits et finir sur une des plus belles plages de la Birmanie.
Points forts : Ce qui est appréciable avec le groupe Orient Express, c’est qu’il s’occupe de tout. De vos transferts, de votre pré check in, de vos visas, vous n’avez plus à vous embarrasser de votre valise.
De surcroît, vous avez des guides parlant votre langue la plupart du temps et vous pouvez avoir un guide individuel pour vous.
Extrême gentillesse du personnel et professionnalisme.
Cabines très confortables notamment les state à recommander.
Bateau de petite unité (43 cabines) ; très agréable de ne pas avoir du monde à bord, mais juste l’animation qu’il faut.
On apprécie de pouvoir se reposer une journée entière sur le bateau à naviguer tranquillement.
Points faibles : il serait appréciable d’avoir plus de contacts avec la population locale et de pouvoir visiter plus avant les villages en délaissant certains circuits devenus « un peu touristiques » même si c’est encore très ténu.


Tarif et réservation :


Myanmar : « Flânerie fluviale » à bord du Road to Mandalay
Avec Kuoni, le spécialiste du voyage en Asie à la carte :
Le séjour à la carte, entièrement modifiable, de 9 jours/6 nuits proposé à partir de 3 700 € TTC par personne avec les vols au départ de Paris sur la compagnie Thai Airways International, les vols intérieurs sur la compagnie Air Mandalay, les transferts privés, les frais de visas, 2 nuits à l’hôtel The Governor’s Residence, propriété Orient-Express, au cœur de Yangon en petit déjeuner et chambre double, 4 nuits à bord du Road to Mandalay en cabine double et pension complète et toutes les visites prévues tout au long de la croisière.
La croisière seule de 4 nuits/5jours est à partir de 1850 € TTT incluant Vol Yangoon/Bagan A/R et pension complète sur le bateau

Kuoni – Tél. : 0820 300 387 et www.kuoni.fr 
5 rue Mabillon – 75 006 Paris
OU
Les Ateliers du Voyage – Tél. : 01 40 62 16 85 et www.ateliersduvoyage.com 
54- 56 avenue Bosquet
75007 Paris

Savez-vous que:


- Tous les monuments de Bagan ont un caractère sacré et portent le titre de pagode birmane « Paya » signifiant « seigneur »
- Vous en trouverez de trois types : "stupa", un monument que l’on vénère de l’extérieur. Le temple, qui peut accueillir des fidèles, et le monastère, surtout conçu pour héberger une communauté monastique.
- C’est en 1975 que Bagan devint un site majeur du patrimoine mondial, à la suite d’un tremblement de terre de degré 6 sur l’échelle de Richter.
- Avec 8000 Km de voies navigables, le bateau reste le mode de transport le plus birman et le plus lent.