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L'ordre des Dames du Vin prêt à aller plus loin

Depuis son origine, l'ordre des Dames du Vin et de la Table a pour objet la mise en valeur des vins de France, notamment par l'association à la cuisine, aux arts de la table, aux produits régionaux et au tourisme : en un mot la promotion de tous les produits français de qualité. Un beau potentiel qui ne demande qu'à croître et embellir...
Bacchus au pays des femmes

En 1983, un ordre bachique d'un nouveau genre voit le jour : il est créé par des femmes et uniquement composé de femmes dont les activités professionnelles sont centrées sur la connaissance du vin et des arts de la table. Vigneronnes, restauratrices et gastronomes rassemblées autour de Simone Cointat, épouse de Michel Cointat, homme politique qui fut Ministre de l'Agriculture et de Lucie Peyraud, épouse de Lucien Peyraud, co-fondateur de l'Appellation d'Origine ContrôléeBandol, fondent une confrérie unique dans son genre baptisée "l'Ordre des Dames du Vin et de la Table ".
Vingt et quelques années plus tard, cet ordre est toujours debout et souhaite prendre un nouveau développement pour s'inscrire dans une vision plus contemporaine du mode de fonctionnement d'un ordre bachique. Ses ambitions s'alimentent des opportunités offertes par l'internalisation du monde du vin, son ouverture à d'autres publics dont les femmes ne sont pas les moindres : aujourd'hui en grande surface, 3 vins sur 5 sont choisis et achetés par des femmes.


Un parterre de femmes pour porter haut le savoir-vivre à la française

Sous la houlette de sa nouvelle présidente, Françoise Rigord-Cornu qui est l'âme du domaine de Peyrassol en Provence, l'Ordre des Dames du Vin s'est récemment livré à une "première" en organisant une journée découverte au Club de la Maison de la Chasse et de la Nature, Hôtel de Guénégaud, autour de la dégustation des vins issus des domaines de certaines dames de l'ordre.
Largement ouverte au monde de la presse et des affaires pour mieux s'en faire connaître, cette manifestation était également l'occasion de montrer le grand potentiel que recèle l'association pour promouvoir, autour du vin, un art de vivre à la française. La célèbre maison de broderie Pénélope était par exemple, invitée à exposer ses plus jolies pièces. Elle a d'ailleurs largement charmé les Dames de l'Ordre elles-mêmes en proposant des services de table et du linge d'office brodé de thèmes en rapport avec le vin. La verrerie de Biot proposait sa verrerie et le décor floral était signée Isabelle Minini.
Ces participations se sont avérées en parfaite résonance avec la philosophie prônée par l'Ordre des Dames du Vin et de la Table.


Une organisation ouverte

Depuis son origine, cet ordre bachique a en effet pour but d'apporter un regard féminin sur les honneurs devant être rendus au vin, élément fondamental de culture et de civilisation.
Il veut mettre en évidence la part de sensibilité féminine dans la présentation et l'accompagnement du vin à sa place héréditaire, au centre de tout vrai repas, dans l'harmonie des accords avec les mets, dans le bon goût et la finesse de la décoration d'une belle table. Il affirme un attachement au maintien des valeurs traditionnelles des belles manières, de la courtoisie et de la convivialité. Il adhère enfin sans réserve à toutes les nobles causes pour la défense du vin et de l'art du goût dans la lumière et la vérité.

Pour cela, l'Ordre des Dames du Vin et de la Table organise des journées dégustations à partir d'une rigoureuse sélection des vigneronnes françaises des plus prestigieux châteaux. A tour de rôle, tous les vignobles, représentés par une femme, font découvrir leur crus.
Un grand voyage, organisé une année sur deux en France et à l'étranger et deux grands chapitres annuels permettent à toutes de se retrouver et d'agréer de nouveaux membres.


100% femmes

Seules les femmes peuvent entrer dans le Grand Conseil de l'Ordre, où siègent actuellement 28 d'entre elles, et travailler au sein de son bureau qui compte une présidente, une vice-présidente, une secrétaire générale et une trésorière assistées d'adjointes, un "grand chambellan" et une dame des rites. Mais les intronisations sont ouvertes aux "chevaliers" et aux "dames" qui peuvent participer aux travaux et prendre part aux voyages d'études. Depuis 1983, 500 femmes ont été intronisés ainsi qu'une quarantaire de "chevaliers". Parmi elles, des filles et petites filles d'adhérentes bien sûr, mais aussi des femmes venues d'horizons différents, à l'image des membres du Grand Conseil telle Franca de Soultrait, ancienne responsable des boutiques Christofle, Puiforcat, et actuellement attachée de l'Association Pénélope ou Chantale Leroy Baroin, architecte d'intérieur spécialisée dans la décoration de restaurant, en particulier les restaurants Maxim's dans le monde entier. "Cette ouverture à d'autres domaines de l'art de vivre constitue notre plus" explique Françoise Rigord-Cornu.


Un ordre qui aspire à l'expansion

Il paraît tout naturel d'imaginer que l'Ordre des Dames du Vin et de la Table possède un grand potentiel tant par la variété des profils de ses membres intronisés, que par son champ d'action. Les vigneronnes françaises tout particulièrement et les femmes fortement impliquées dans les différentes facettes de notre tradition de savoir-vivre ne sont-elles pas les ambassadrices toutes désignées de ces valeurs dans d'autres pays qui s'éveillent aux vins ? D'ailleurs l'interêt que l'Ordre a suscité aux U.S.A mais aussi au Canada, le prouve sans ambiguité. D'excellentes relations se sont nouées avec la directrice de La maison du Gouverneur, qui n'est autre que l' office de promotion de la SAQ, sorte de magasin d'Etat qui gère l'importation et les ventes de vins pour tout le territoire canadien. C'est donc sans doute au Canada que la première "ambassade "de l'Ordre à l'étranger devrait voir le jour dès 2007. Des projets sont également en cours pour créer des représentations régionales de l'Ordre, ce qui enrichirait encore le propos.


Françoise Rigord Cornu prépare l'avenir

Appelée au poste de Présidente il y a un an, Françoise Rigord Cornu possède une grande expérience de la communication au travers de son passé professionnel. Elle est parfaitement consciente de la richesse potentielle de l'Ordre et va œuvrer à son ouverture sur le monde. Elue pour 4 ans, elle se considère comme une présidente de transition. "J'essaye de m'appuyer sur le passé avec les femmes extraordinaires qui ont eu l'idée et l'énergie de créer cet ordre, mais aussi de préparer l'avenir avec des femmes jeunes et modernes".
A elles de faire entrer l'ordre dans une autre dimension : "Une dame cultivée avec un beau vin derrière elle". Elégance et beauté peuvent être également jetées dans la balance. Avis aux candidates !
Octobre 2006
Par Claire CAYLA