Machizo : la cuisine d’auteur qui illumine Saint-Ambroise testée par Luxe Magazine

Inspiration et liberté

Derrière le nom Machizo ( en japonais « jouer sans réfléchir »), se cache Masatsugu Takahashi, dit Taka, un chef habité par la passion et l’imaginaire culinaire. Liberté de création, respect du goût authentique, recherche de la simplicité juste : voilà son credo. Formé à la cuisine classique au Japon, Taka a perfectionné son geste auprès de Jean Chauvel (ex-Les Magnolias, Boulogne). À Paris, il a su inventer sa propre langue culinaire entre délicatesse japonaise et technicité française.

Avant Machizo, Taka et sa femme Kornélia avaient conquis les amateurs de cuisine japonaise avec Tako, un micro-restaurant de street food nippone du 10ᵉ arrondissement. Cette première aventure leur a permis d’affirmer leur vision d’une gastronomie de cœur, centrée sur la qualité du produit et le respect du goût authentique. Aujourd’hui, avec Machizo, ils signent une expérience plus aboutie. Taka, homme de précision et de transmission, cultive le goût du geste parfait et d’un service fluide, en salle qu'en cuisine.

Voyage des sens

Le décor intimiste joue la sobriété élégante. 26 couverts, dont 3 au comptoir, face à la cuisine ouverte, avec le privilège d’admirer les prouesses du chef.


Ici, pas de carte. Juste une formule dégustation à choisir. Rose, délicieuse maîtresse de salle, s’enquiert de vos éventuelles allergies avant de lancer le service, fluide comme une chorégraphie. Les assiettes s’enchaînent, poétiques, en parfaite harmonie avec les saisons, révélant l’essence de chaque ingrédient.
Le repas s’ouvre sur d’originaux et délicats amuses bouches : madeleine au chorizo, biscuit au parmesan, beurre au wasabi, radis, avocat, hareng fumé, riz noir soufflé.
En entrée, un jaune d’œuf parfait sur noisettes croquantes et magret fumé ou un tartare de thon à l’avocat, relevé d’une écume de pomme acidulée au citron vert.
Les plats poursuivent cette symphonie : merlu, risotto de quinoa aux pignons de pin, mirabelle pimentée à la confiture de yuzu ; ou suprême de poulet fermier, kefta de volaille au curry, condiment prune rouge, jus de viande infusé à la citronnelle, écume au gingembre.



Le final est tout aussi inspiré : mousse au chocolat, tuile de cacao, glace à l’estragon et coulis de rhubarbe, lovée dans un plat évoquant une fève de cacao.

Incontournable  : La mousse de Saint-Félicien, gelée de citron vert, croûtons, fleurs de ciboulette, poivre noir, oxalis.

Primé : Le flan de foie gras, écume à l’artichaut, tuile au sarrasin lauréat du « meilleur foie gras Guide Lebey 2024 ».

Frédérique de Grranvilliers