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La Basse Californie : La perle du Mexique

Si "la Californie est une frontière entre mer et terre, le désert et la vie" comme le chevrotait  Julien Clerc, la Basse Californie est de loin la somptueuse "Perle du Mexique" immortalisée à jamais par John Steinbeck. Une destination aux antipodes du tourisme de masse et recélant pourtant mille trésors. Entre plages scintillantes, nature affriolante, baleines grises et raies manta, l’expédition vaut clairement le détour. A découvrir absolument.

Une page à écrire

Chose assez folle, pour aussi époustouflante que puisse être cette partie du globe, aujourd’hui encore, la plus grande partie de “Baja” (Baja California) reste une toile vierge pour le voyageur en quête d’espaces indomptés. L'un des rares lieux de la planète encore privilégié et de facto propice à l’écotourisme. Ici, entre Pacifique et mer de Cortès, flore et faune démentielles rivalisent de beauté dans l’un des plus beaux aquariums naturels du monde. Paysages dantesques à couper le souffle, nature vierge et préservée dans un écosystème quasi intact, immenses étendues sauvages ponctuées de cactus monumentaux, canyons vertigineux, plages de sable blanc immaculées et tout un chapelet d'îles et îlots habités par d'innombrables colonies d’oiseaux et de lions de mer qui se prélassent sur les rochers... : l'inventaire est à la Prévert et nous laisse présager une myriades de plaisirs infinis. Encore singulièrement préservée du tourisme au rouleau-compresseur, la Basse Californie s'ouvre pourtant aux voyageurs qui ont la curiosité de venir jusqu'à elle.

L'Aquarium du monde

Il faut le savoir, en Basse Californie, le résident le plus connu et le plus attendu de pied ferme est bien évidemment la baleine grise. Chaque année, de décembre à mars, la voilà qui fuit astucieusement l’Alaska histoire de se reproduire tranquillement dans les eaux plus chaudes de la Baja California. Une salvatrice récompense pour la jeune visiteuse qui aura parcouru par moins de 10 000 km pour mettre bas dans des conditions un tant soit peu civilisées. Naturellement, pour nous autres toujours près à nous émouvoir devant la béance de l'animal et l'infinie délicatesse de sa délivrance, l'observation de cette mise au monde reste un grand moment exaltation basse-californienne. Si le spectacle vous laisse toutefois de marbre, vous ne devriez pas manquer de vous rattraper en nageant de concert avec les otaries ou en découvrant, ici et là,  baleines bleues, requins baleines, raies manta, dauphins, tortues de mer, éléphants de mer et autres myriades de poissons multicolores. Le commandant Cousteau ne manquait d'ailleurs jamais une expédition dans ce qu'il avait poétiquement baptisé "l'aquarium du monde". Gageons que vous enfilerez bientôt votre bonnet rouge pour chanter vous aussi les louanges d'une terre injustement boudée.
Septembre 2012
Par ERNA GRACE