Portraits


Mina d'Ornano, la fée des accessoires

Mina d'Ornano, a un don pour transformer les matières en produits luxueux et chatoyants. Née à Belgrade, mère de trois filles (Milena 9 ans, Schaya 6 ans et Eliya 8 semaines), elle a conservé ce charme slave, qui séduit tant. Comédienne de théâtre d'abord, scénariste puis metteur en scène de ses propres pièces, elle a déroulé le fil rouge de la création. Dotée d'une belle intuition doublée d'une imagination pétillante, elle a lancé avec l'aide de sa cousine Maria, en 2001, ses premières collections d'accessoires. Colorées, lumineuses et sensuelles, elles ont été remarquées par des magasins prestigieux comme Neiman Marcus et Bergdorf à New York. Ce qui lui a permis d'ouvrir, il y a 4 ans, sa première boutique parisienne d'accessoires, MinaPoe. Rencontre avec une fée.
Qui est Mina D'Ornano ?

Issue de parents artistes, j'ai toujours évolué dans un monde artistique (théâtre, conservatoire, mise en scène).
A 4 ans, je cousais ma première pantoufle avec ma grand-mère, qui m'a certainement transmis cette envie de tricoter et de travailler les matières.
Pendant longtemps fille unique, je me créais mon propre univers en réalisant des vêtements.
Mes envies de mode sont d'ailleurs nées d'un sentiment de frustration de ne jamais trouver dans les boutiques ce que je rêvais de porter. C'est pourquoi, je me suis tournée vers les accessoires. J'ai le goût des choses uniques, personnalisées, tout en aimant sculpter les matériaux.
L'aventure commence il y a quelques années, avec ma cousine Maria, peintre. Elle imagine des accessoires peints à la main, brodés, ou ornés de perles, qui constitueront la première collection.
Le succès est au rendez-vous. Nous sommes contactées par les acheteurs des magasins Neiman Marcus et Bergdorf.
Devant leur engouement nous décidons d'ouvrir la première boutique à Paris en 2001, rue Duphot.
Conçue comme un cocon douillet, c'est un univers feutré et chaleureux où la femme prend le temps de choisir, d'essayer, de comparer. Nous sommes loin de l'achat impersonnel.
Ici, chaque pièce est unique, travaillée à la main, ce qui lui donne une aura particulière.

Est-ce le théâtre qui vous a donné l'envie de théâtraliser vos accessoires ?

Oui en quelque sorte. J'aime l'accessoire qui raconte une histoire différente selon le vêtement sur lequel il est porté.
J'aime ce jeu de la séduction et de la multiplicité qui s'exprime par l'apposition, à chaque fois variée, de l'accessoire.
Il transforme une forme simple en quelque chose d'unique.
Ainsi le boléro, devient écharpe, ceinture au gré et au fil des envies et du jour.

Manque-t-il quelque chose à la mode d'aujourd'hui ?

Non. J'aime cette mode riche et diversifiée qui me convient. On peut se permettre tous les styles, toutes les couleurs, toutes les longueurs, car les codes sont cassés.
Grâce à cette mode, les gens s'amusent, se transforment, endossent le temps d'une journée, une autre personnalité.
Les cristaux, les paillettes sont descendus dans la rue et sont devenus accessibles.

L'accessoire est-il un luxe ?

Non, je ne le pense pas. Ou alors, si c'est un luxe, c'est un luxe accessible à tout le monde. On peut se faire plaisir en choisissant bien un accessoire.
C'est un investissement au départ, mais grâce à ses multiples facettes, on peut lui donner plusieurs vies.

Quel est l'accessoire indispensable dans sa garde-robe ?

Définitivement la petite écharpe autour du cou, multi usages. Ainsi le "Netty" de notre collection est une écharpe qui devient châle ou ceinture au gré des envies.
Cet accessoire est une pointe de couleur près du visage. Agrémenté d'une fleur ou de quelques perles ou strass, il illumine le teint.

Vos articles sont ils tous réalisés à la main ?

Absolument. Tout est entièrement réalisé à la main. Nous employons des "petites mains" spécialisées, dans les pays d'Europe où les techniques sont les meilleures.
Certains articles nécessitent plusieurs jours de travail. La veste crochetée "Alambra" par exemple, requiert cinq à sept jours pleins.
Chaque pièce est unique, c'est l'intérêt du produit. Si vous regardez nos ballerines peintes à la main, vous constaterez que chacune est différente.

Comment vous vient l'inspiration ?

Cela peut venir d'un tableau, d'une forme aperçue dans la rue, d'une couleur ou de la feuille d'un arbre. L'interprétation est riche.
Je me laisse envahir par toutes ces sensations, ces camaïeux. Et ensuite mon imaginaire fait le reste.

Quelles sont vos passions ?

Le sport, le cinéma, la lecture et surtout les voyages.
Toutes mes passions me ramènent à la création et les voyages lointains m'enrichissent.
Mai 2006
Par Katya PELLEGRINO
MinaPoe
9 rue duphot
75002 Paris