Bien-Être & Santé


Billet d’ humeur no 17 : Les herbes et plantes marocaines: intérêt en anti-age

Les herbes et plantes marocaines: intérêt en anti-age décrits par JF Bézot

1) Rappel salutaire d'un peu d'histoire


De ma première année en Ecole de Pharmacie où l’ on m’enseigna la botanique, ce poème de Guillaume Apollinaire me vient à l’ esprit
« Dieu défend d’oublier les petits ici-bas, la fleur qui doucement se flétrit dans l’herbier rend grâce à celui qui la vit sous ses pieds »

Les médecins de l’ Antiquité grecque, les savants chinois et plus particulièrement les médecins du monde arabo-musulmans , tels que « Ibn Sina, Dinawri, le grand mathématicien Al-Biruni, Ibn Al Bitar, Daoud El Entaki, Al Razi « pour ne citer que ceux-là ont contribué dans une large mesure, par leurs écrits et leurs recherches, à impulser un progrès considérable dans le domaine de la botanique et la thérapie par les plantes.

Les premiers recueils des plantes-médicaments datent de 4000 ans avant Jésus Christ , à l’époque Sumérienne .


- Hippocrate, 300 ans avant J.C., traité de la Médecine par les plantes ( le Corpus Hippocratum)
- Pedanius Dioscoride ( 1er siècle de notre ère ) écrit le fameux « De Materia Medica »
- Le Grec Claude Gallien , au siècle suivant , est le père de la pharmacie galénique
- Ibn Sina ( Avicenne, né en 980 ), appelé le premier sage, écrit le « Canon de la Médecine » Le Kitab Al Qanûn
- MoÏse MaÏmonide, né en 1138, a laissé une œuvre monumentale sur les plantes. Au passage , ce grand rabbin est le précurseur de la médecine psychosomatique.
- L’ Ecole de Médecine de Salerne, très réputée, du 11éme et 14 éme siècle a publié des travaux sur les vertus curatives des plantes.

Au XIV éme siècle , selon le poète médiéval florentin Francesco Pétrarque, « La renommée dit que c’est à Salerne que fut la source et la fontaine de la Médecine ».


Ce Toscan fut un des premiers humanistes, précurseur de la Renaissance, inspirateur de Ronsard.
- Au XIX éme siècle : découverte de l’opium
- 1862 : La colchicine puis l’atropine
- 1869 : La digitoxine
- 1887 : L’ éphédrine
- 1930 : La digoxine
- Puis surviennent à partir des années 40 et surtout des années 50, les grandes découvertes des médicaments de synthèse : les sulfamides, les antibiotiques, les cortisones et anti-inflammatoires , etc… qui ont sauvé la vie de millions de malades.
L’ enthousiasme de ces nouveaux produits fait tomber dans l’oubli ( ou presque) la phytothérapie.
Des années d’utilisation intensive en font découvrir les effets secondaires dangereux ( iatrogénèse) ; et la prise de conscience de certains médecins de ne les utiliser que quand c’est vraiment indispensable et de les remplacer quand cela est possible par la phytothérapie.

2) Des sources du savoir aux médicaments du futur


Les connaissances empiriques dans la médecine traditionnelle marocaine se sont transmises verbalement à travers les générations et se sont enrichies grâce à une situation géographique stratégique entre l’Afrique du Nord , le Sahara et le Sahel.
La flore médicinale notamment des régions oasiennes su sud est du Maroc ( région du Tafilalet) s’est enrichie dans sa biodiversité et dans ses origines par le brassage des civilisations Amazighes ( Berbères ), Juives, Sahariennes et Arabo – musulmanes.
Il faut savoir reconnaître les savoirs empiriques de nos ancêtres !
Ce savoir oral qui s’efface des mémoires informatiques de cette nouvelle intelligence , l’ Intelligence Artificielle.
Pour écrire l’ hypertexte d’ un système expert, il faut néanmoins un sachant…que je sache.
Je vous prie … de me trouver un phytothérapeute, un aromathérapeute , un homéopathe exerçant sa médecine à Paris.
En vingt ans , ils ont tous décroché leurs plaques ; certains consultent encore aux frontières du pays , tel Voltaire et son jardin, la plupart sont devenus nutrithérapeutes ou… médecins esthétiques.
Moi-même , biologiste médical, combien de patientes ai-je aidées par la pratique non conventionnelle des aromatogrammes pour soulager leurs cystites résistantes à toute antibiothérapie.
L’ Huile Essentielle était active ou tout au moins , telle la serrure d’ un cadenas, par son action libératrice permettait l’action enfin de l’ antibiotique .
Il n’y a pas deux médecines mais l’usage des simples n’est pas favorable aux intérêts de la chimie du carbone, la chimie du pétrole.
Plus préoccupante est la disparition programmée de tout un pan de notre civilisation , et ce au niveau mondial…la paysannerie.
Nous allons perdre une mémoire orale. Cela m’attriste.
Pour moi, non médecin, la médecine est un métier de paysan dans le sens noble du terme.
Quand la branche est pourrie , le bon paysan la coupe ( C’est la médecine clinique, le médecin signe les symptômes présentés par le patient, tente de poser un diagnostic confirmé ou infirmé par des examens dits complémentaires ( une coupe anatomopathologique, une mesure, une image), après c’ est le médicament chimique ou le coup de bistouri) ; mais le bon paysan, avant de couper quoi que ce soit, il débroussaille , il enrichit sa Terre , il s’ occupe de son Terrain.
Cette notion de Terrain, base de la Biologie des Systèmes , c’est cette médecine autrement, disruptive, écologique et d’essence hippocratique , cette médecine de la longévité en état de bien être et de bonne santé , la Médecine P4© ( Personnalisée, Prédictive, Préventive et surtout Participative) en amont bien souvent de toute clinique.
Cette médecine se développe grâce en partie à la connaissance de l’épigénétique qui va bousculer bon nombre de dogmes médicaux.
Le génome propose, l’environnement dispose.
C’est la base de la Médecine Anti Age plus portée vers la nutraceutique, la cosméceutique , l’orfèvrerie par l’ usage des simples plutôt que sur l’artillerie lourde allopathique.

Docteur Jean-François Bézot ( Pharm.) Biologiste Médical
Janvier 2024