Le golf de Mogador à Essaouira : un links dans un jardin
Imaginez un très beau links. Fermez les yeux. Rouvrez les : vous le découvrez alors à l’intérieur d’un immense et très beau jardin ! C’est un peu l’impression que l’on ressent lorsque l’on joue sur le golf de Mogador à Essaouira sur la côte atlantique marocaine. Son architecte, le célèbre Gary Player, a réussi un merveilleux compromis entre un pur links et un golf inland manucuré. Un vrai plaisir pour les yeux, un vrai plaisir pour le jeu.
Larges fairways.
Dès que vous plantez votre tee au départ du 1, vous êtes tout de suite dans l’ambiance. Sur ce départ comme, sur tous les autres, vous avez l’impression de vous trouver sur une épaisse et mœlleuse moquette. Les départs des 18 trous sont d’une qualité exceptionnelle, première composante de Mogador.
Pour faire en sorte que ce parcours soit jouable par le plus grand nombre, Gary Player a prévu 6 plages de départ sur chaque trou. Des boules noires (6 608m) aux roses (4050m), en passant par les blanches (6491m), les jaunes (6068m), les bleues (5519m) et les rouges (4760m) l’architecte Sud-africain contente tout le monde, des plus jeunes aux seniors, qui comme sur quelques golfs marocains peuvent jouer à partir des boules bleues sans en avoir honte. Les départs roses, originalité du golf de Mogador, permettant aux plus jeunes ou aux moins aguerris aux subtilités du golf de passer un bon moment sur le parcours sans occasionner de retards. D’autant, et c’est la deuxième composante du parcours, que tous les trous proposent des fairways très larges (presque aussi larges qu’à Mazagan, cf. article), à l’exception du 16 (par 5 de 467m des jaunes) pourtant considéré comme le plus facile.
Et sur tous ces départs : la même qualité, la même moquette verte épaisse et accueillante.
« La beauté de la promenade » selon Gary Player.
Le tee planté sur le 1 (par 4 de 465m des jaunes), laissez-vous impressionner par la beauté du paysage, avec au fond l’océan. Première constatation : le fairway est effectivement très large et les bunkers bien présents et profonds, comme aime les concevoir Gary Player. Une fois sur le green, reste à faire un minimum de deux putts, ce qui n’est pas toujours évident tant il est grand, rapide et bien dessiné, avec des pentes qui répondent parfaitement et pas toujours faciles à lire. La qualité et la grande surface des greens sont la troisième composante de ce golf. Les multiples possibilités d’emplacement des drapeaux peuvent rendre le parcours facile ou… très difficile.
Une fois le trou N°1 terminé, vous avez une idée de ce qui vous attend par la suite.
Pour la vue, tous les trous offrent un spectacle particulier. Sur chacun d’entre eux, l’impression d’être dans un jardin domine avec ce plaisir de jouer sur un links, les fairways larges et naturellement bosselés par les reliefs de la dune intensifiant cette impression. Comme le dit si justement Gary Player à propos de Mogador : « Pourquoi créer un bunker quand une langue de dune vient croiser un fairway ? Chaque élément naturel peut intervenir pour renforcer la beauté de la promenade et l’intensité du jeu. »
Manucuré.
Pas moins de cinquante jardiniers bichonnent le golf de Mogador avec à leur tête Nigel Bywater, célèbre greenkeeper anglais tout droit débarqué du golf de Terre Blanche d’où il vient de passer huit ans, une référence. C’est dire la qualité de l’entretien et l’explication de la beauté du site.
Mogador a vu le jour au printemps 2009 et « les journalistes de « Golf World , qui ne se sont pas fait connaître lors de leur venue, se plaît à préciser Régis Verheyden, directeur du golf, l’ont classé 11ème plus beau nouveau parcours du monde en 2010. Les joueurs de golf britanniques apprécient beaucoup notre parcours, poursuit Régis Verheyden, ils sont très agréablement surpris et ont l’impression de jouer sur un links tout en appréciant le côté jardin anglais de l’endroit. »
« Un ornithologue britannique, qui vient ici depuis de très nombreuses années, estime que la création du parcours a contribué au développement de la faune et la flore ». Est-ce pour cela que la carte de parcours stipule à propos des règles locales : « En cas de vol manifeste de la balle par un oiseau, une nouvelle balle pourra être droppée sans pénalité sur les lieux du forfait. » ?
Trous signatures.
C’est sur le trou N°13 (par 3 de 141m des jaunes) que l’impression de jardin manucuré apparaît le mieux. Pour la vue, il fait partie des trous signatures de Mogador avec le trou N°17 (par 4 de 341m des jaunes), pourtant seul trou aveugle du parcours (au départ, visez le grand palmier qui fait office de cible) qui, si vous vous retournez avant de taper votre deuxième coup, vous offre une superbe vue sur l’océan et l’île de Mogador ! Pour le jeu, Gary Player apprécie beaucoup le trou N°5 (le plus long par 3 du parcours avec 174m des jaunes). Ne vous laissez pas embarquer à gauche, un profond bunker protège un green à double plateau et fortes pentes. En fonction de la position du drapeau, il est possible sur ce trou apparemment facile de faire birdie ou double voire triple bogey, croyez-en votre serviteur…
Côté pratique et loin d’être négligeable, notamment pour les femmes, il faut noter l’emplacement de toilettes entre les trous 5 et 6 et au départ des trous 14 et 17.
Enfin, pour ceux qui utiliseraient une petite voiturette, la route bétonnée serpentant le golf est d’excellente qualité et bien indiquée, avec toujours, quelque soient les périodes, la possibilité de rouler sur les fairways. Ici les caddies ne sont pas obligatoires mais fortement conseillés. Ils sont 25 à Mogador, tous salariés et formés sur place.
Après le golf.
Le 19ème trou, ou club-house, est très agréable. Résolument moderne, il propose un confort très appréciable quel que soit le moment ou on l’aborde. Proshop, vestiaires chaleureux, bar et restaurant accueillants avec une terrasse qui offre une vue panoramique où il fait bon se détendre après un parcours.
Il est à l’image du « Sofitel Essaouira Mogador Golf et Spa » qui jouxte le parcours, l’un des 7 hôtels de luxe Marocains de la chaîne.
Moderne et intégré, on est immédiatement saisi en entrant dans son hall majestueux par la magnificence ambiante.
Mur végétal, pierres sèches d’Essaouira et moucharabiehs s’harmonisent avec des lignes modernes pour se prolonger au bout de l’immense lobby par une vue impressionnante sur la piscine, le golf et l’océan.
140 chambres de luxe, 5 suites prestige, 2 suites Mogador, 26 villas et 2 villas « Lacoste » composent l’hébergement.
Chambres et suites contemporaines
Les chambres très spacieuses et les suites, au design résolument contemporain, mélangent harmonieusement couleurs intenses, motifs mauresques et bois exotiques. Prolongées par des grands balcons ou des terrasses, elles offrent une vue imprenable sur le golf et sur l’île de Mogador située en face d’Essaouira.
La salle de bains, vaste elle aussi, est ouverte sur la chambre, juste derrière le lit qui fait face à l’océan au loin, mais peut se fermer grâce à l’utilisation de cloisons moucharabiehs coulissantes. Composée d’une immense baignoire en carreaux bleus intenses similaires à ceux de la piscine et d’une grande douche, elle forme avec la chambre un ensemble authentique, pratique et élégant.
Pour le golfeur, mais pas seulement pour lui, cet hôtel est un véritable cocon de bien être où il pourra aussi profiter des bienfaits de son spa avec, entre autres, un soin spécifiquement dédié aux amoureux de la petite balle blanche.
Essaouira, une ville au charme indéniable
La proximité du golf a poussé Edoardo Giuntoli son directeur à proposer aux professionnels de golf accompagnés de joueurs amateurs des conditions très avantageuses de séjours au sein de l’établissement.
Enfin, il serait dommage de ne pas apprécier le fait de se trouver non loin de la ville d’Essaouira et de ne pas visiter sa médina au charme indéniable, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, où ses demeures blanches aux volets bleus dominent, avec ses dédales de rues pleines de couleurs, ses galeries d’art, son marché aux épices, ses remparts, son port de pêche avec ses bateaux bleus eux aussi, et ses milliers de mouettes. Nombreux sont tombés sous le charme, peut-être en ferez-vous partie…
Septembre 2013
Par Jean-Louis CALMEJANE