Régates du 75ème anniversaire des Dragon à Saint-Tropez
Pour fêter dignement les 75 ans du célèbre petit monocoque à tête de monstre cracheur de feu, une flotte inégalée de 267 Dragon est à Saint-Tropez.
Outre le nombre record de bateaux, la présence sur le plan d'eau de têtes couronnées, de champions olympiques, vainqueur de l'America's Cup ou autres champions du monde témoigne de l'engouement qu'a fait naître ce rendez-vous unique.
Outre le nombre record de bateaux, la présence sur le plan d'eau de têtes couronnées, de champions olympiques, vainqueur de l'America's Cup ou autres champions du monde témoigne de l'engouement qu'a fait naître ce rendez-vous unique.
La passion du Dragon chez les têtes couronnées
La Princesse Anne d'Angleterre doit-être sur le plan d'eau jeudi 14 octobre pour la régate du 75ème anniversaire. Une visite qui ne surprendra aucun des participants tant la passion du Dragon dans la famille royale britannique est une cause entendue ; dès les premières années de son règne, la Reine Elisabeth II avait acquis un Dragon nommé Blue Bottle à bord duquel le Duc d'Edinburgh a largement écumé les plans d'eau internationaux.
Le bateau est actuellement exposé dans un musée en Angleterre. La présence de ce membre éminent de la couronne britannique, que les journaux de son pays crédite d'une excellente cote de popularité, vient compléter la liste déjà impressionnante des personnalités du gotha qui viennent naviguer à Saint-Tropez, avec comme chefs de file les Rois Juan Carlos d'Espagne et Carl Gustav de Suède.
Dragon et 4X4 BMW
L'enchaînement de deux manifestations sur le même site - Les Voiles de Saint-Tropez et le 75ème anniversaire des Dragon - et l'importance des manutentions pour une telle flotte (l'ensemble de la flotte devant être mis à l'eau puis retiré au sec à la fin des épreuves) ont demandé la mise en place d'une organisation exceptionnelle.
Les quais du Vieux Port seront entièrement dégagés afin d'accueillir tous les Dragon "Classiques" : un spectacle jamais vu qui s'annonce grandiose. Côté nouveau port, le même effort est consenti permettant de regrouper tous les concurrents devant la capitainerie et sur les premiers pontons.
Mais la partie la plus complexe de l'organisation a lieu devant le Club House de la Société Nautique avec la gestion des grutages. 4 grues amenées sur site pour l'occasion ont dû être utilisées simultanément dans le port de Saint-Tropez et les bateaux seront tractées par des véhicules de type 4x4 BMW X3 et X5 sur l'emplacement, afin que les voitures particulières et les remorques puissent être rangées dans un emplacement spécifique prévu à leur intention sur le parking du port.
Une liste d'engagés hors du commun
La liste des engagés est tout à fait extraordinaire : douze membres de familles royales européennes ont accepté d'être les membres du Comité d'honneur de la manifestation et au moins quatre d'entre eux prendront part aux régates. Le Roi Constantin, Président de l'International Dragon Association (IDA) et médaillé d'or aux Jeux Olympiques, le Prince Henrik du Danemark - mari de la Reine Margrethe, né comte Henri de Laborde de Monpezat -vice-président de l'IDA et compétiteur régulier dans la série, le Roi Juan Carlos d'Espagne, connu pour courir au plus haut niveau dans des événements nautiques, et le Roi Carl Gustav de Suède qui sera également à bord d'un Dragon - si ce n'est pour la totalité de l'épreuve, du moins pour quelques manches.
En plus du Roi Constantin, plusieurs autres médaillés olympiques sont inscrits : Poul-Richard Hoj-Jensen (Danemark) et Valdemar Bandolowski (Danemark), tous deux champions olympiques en Soling et Peder Lunde (Norvège), également médaillé d'or en Flying Dutchman en 1960, la même année que celle du Roi Constantin.
De son côté, Ulli Libor (Allemagne), médaillé d'argent en Flying Dutchman en 1968, fait partie des quelques "stars" des années 70 qui ont fait leur retour à la compétition grâce au Dragon.
Jacques Rogge (Belgique), Président du Comité Olympique International, qui a été lui-même compétiteur en Moth et en Finn et a participé aux Jeux Olympiques en qualité de coureur, en profite pour faire à Saint-Tropez une parenthèse nautique bien méritée après ses responsabilités aux Jeux Olympiques d'Athènes. Sans oublier, au sommet de la célébrité, le vainqueur en titre de l'America's Cup, Russel Coutts (Nouvelle-Zélande) qu'il est tout à fait intéressant de suivre pour savoir comment, l'imbattable champion de match-racing qui a notamment remporté la dernière édition de l'America's Cup sous les couleurs de la Suisse -également médaillé d'or en Finn - fait face à une telle flotte d'adversaires.
Un petit quillard venu du froid
Le Dragon a été dessiné en 1929 par le Norvégien Johan Anker dont l'idée de base était de créer un "bateau de course et de croisière pour le week-end", ce qui explique la présence d'une petite cabine équipée de deux couchettes nichées sous le pont de part et d'autre. Par la suite, l'utilité de la cabine a été rapidement perdue quand le Dragon est devenu un bateau de régate performant, et elle est aujourd'hui plutôt utilisée pour d'innombrables renvois de manoeuvres, loin de son affectation première.
Le Dragon a définitivement obtenu ses lettres de noblesse en devant "série olympique" entre 1948 et 1972, tirant indiscutablement le niveau vers le haut mais s'éloignant un peu plus des régatiers du dimanche.
Un mélange d'élégance classique et de performance sportive
Après une certaine chute de popularité après 1972, les Dragon ont retrouvé leur place sur le devant de la scène pour ne plus jamais la perdre. Décision qui a pesé dans la balance, l'acceptation des coques stratifiées par le règlement de la classe qui a permis d'assurer la production de bateaux plus compétitifs pendant plus longtemps, sans le coût parfois prohibitif de la maintenance du bois.
L'attrait spécifique du Dragon vient de son mélange d'élégance classique et de performance sportive, ajouté au fait qu'il faut un équipage de trois personnes en parfaite coordination pour prétendre le mener au succès. Si la forme de carène n'a pas été modifiée depuis 1929, le gréement lui est complètement moderne et entièrement réglable, exigeant un parfait savoir faire additionné d'une bonne dose d'expérience pour parvenir à en tirer le maximum.
Plus que jamais, c'est un bateau de "connaisseurs" pour ceux qui aiment vraiment la compétition au plus haut niveau, dans un esprit d'amicale rivalité et de parfait fair-play.
La Princesse Anne d'Angleterre doit-être sur le plan d'eau jeudi 14 octobre pour la régate du 75ème anniversaire. Une visite qui ne surprendra aucun des participants tant la passion du Dragon dans la famille royale britannique est une cause entendue ; dès les premières années de son règne, la Reine Elisabeth II avait acquis un Dragon nommé Blue Bottle à bord duquel le Duc d'Edinburgh a largement écumé les plans d'eau internationaux.
Le bateau est actuellement exposé dans un musée en Angleterre. La présence de ce membre éminent de la couronne britannique, que les journaux de son pays crédite d'une excellente cote de popularité, vient compléter la liste déjà impressionnante des personnalités du gotha qui viennent naviguer à Saint-Tropez, avec comme chefs de file les Rois Juan Carlos d'Espagne et Carl Gustav de Suède.
Dragon et 4X4 BMW
L'enchaînement de deux manifestations sur le même site - Les Voiles de Saint-Tropez et le 75ème anniversaire des Dragon - et l'importance des manutentions pour une telle flotte (l'ensemble de la flotte devant être mis à l'eau puis retiré au sec à la fin des épreuves) ont demandé la mise en place d'une organisation exceptionnelle.
Les quais du Vieux Port seront entièrement dégagés afin d'accueillir tous les Dragon "Classiques" : un spectacle jamais vu qui s'annonce grandiose. Côté nouveau port, le même effort est consenti permettant de regrouper tous les concurrents devant la capitainerie et sur les premiers pontons.
Mais la partie la plus complexe de l'organisation a lieu devant le Club House de la Société Nautique avec la gestion des grutages. 4 grues amenées sur site pour l'occasion ont dû être utilisées simultanément dans le port de Saint-Tropez et les bateaux seront tractées par des véhicules de type 4x4 BMW X3 et X5 sur l'emplacement, afin que les voitures particulières et les remorques puissent être rangées dans un emplacement spécifique prévu à leur intention sur le parking du port.
Une liste d'engagés hors du commun
La liste des engagés est tout à fait extraordinaire : douze membres de familles royales européennes ont accepté d'être les membres du Comité d'honneur de la manifestation et au moins quatre d'entre eux prendront part aux régates. Le Roi Constantin, Président de l'International Dragon Association (IDA) et médaillé d'or aux Jeux Olympiques, le Prince Henrik du Danemark - mari de la Reine Margrethe, né comte Henri de Laborde de Monpezat -vice-président de l'IDA et compétiteur régulier dans la série, le Roi Juan Carlos d'Espagne, connu pour courir au plus haut niveau dans des événements nautiques, et le Roi Carl Gustav de Suède qui sera également à bord d'un Dragon - si ce n'est pour la totalité de l'épreuve, du moins pour quelques manches.
En plus du Roi Constantin, plusieurs autres médaillés olympiques sont inscrits : Poul-Richard Hoj-Jensen (Danemark) et Valdemar Bandolowski (Danemark), tous deux champions olympiques en Soling et Peder Lunde (Norvège), également médaillé d'or en Flying Dutchman en 1960, la même année que celle du Roi Constantin.
De son côté, Ulli Libor (Allemagne), médaillé d'argent en Flying Dutchman en 1968, fait partie des quelques "stars" des années 70 qui ont fait leur retour à la compétition grâce au Dragon.
Jacques Rogge (Belgique), Président du Comité Olympique International, qui a été lui-même compétiteur en Moth et en Finn et a participé aux Jeux Olympiques en qualité de coureur, en profite pour faire à Saint-Tropez une parenthèse nautique bien méritée après ses responsabilités aux Jeux Olympiques d'Athènes. Sans oublier, au sommet de la célébrité, le vainqueur en titre de l'America's Cup, Russel Coutts (Nouvelle-Zélande) qu'il est tout à fait intéressant de suivre pour savoir comment, l'imbattable champion de match-racing qui a notamment remporté la dernière édition de l'America's Cup sous les couleurs de la Suisse -également médaillé d'or en Finn - fait face à une telle flotte d'adversaires.
Un petit quillard venu du froid
Le Dragon a été dessiné en 1929 par le Norvégien Johan Anker dont l'idée de base était de créer un "bateau de course et de croisière pour le week-end", ce qui explique la présence d'une petite cabine équipée de deux couchettes nichées sous le pont de part et d'autre. Par la suite, l'utilité de la cabine a été rapidement perdue quand le Dragon est devenu un bateau de régate performant, et elle est aujourd'hui plutôt utilisée pour d'innombrables renvois de manoeuvres, loin de son affectation première.
Le Dragon a définitivement obtenu ses lettres de noblesse en devant "série olympique" entre 1948 et 1972, tirant indiscutablement le niveau vers le haut mais s'éloignant un peu plus des régatiers du dimanche.
Un mélange d'élégance classique et de performance sportive
Après une certaine chute de popularité après 1972, les Dragon ont retrouvé leur place sur le devant de la scène pour ne plus jamais la perdre. Décision qui a pesé dans la balance, l'acceptation des coques stratifiées par le règlement de la classe qui a permis d'assurer la production de bateaux plus compétitifs pendant plus longtemps, sans le coût parfois prohibitif de la maintenance du bois.
L'attrait spécifique du Dragon vient de son mélange d'élégance classique et de performance sportive, ajouté au fait qu'il faut un équipage de trois personnes en parfaite coordination pour prétendre le mener au succès. Si la forme de carène n'a pas été modifiée depuis 1929, le gréement lui est complètement moderne et entièrement réglable, exigeant un parfait savoir faire additionné d'une bonne dose d'expérience pour parvenir à en tirer le maximum.
Plus que jamais, c'est un bateau de "connaisseurs" pour ceux qui aiment vraiment la compétition au plus haut niveau, dans un esprit d'amicale rivalité et de parfait fair-play.
Octobre 2004
Par Rémi PELLETIER
