Portraits


Stanislas de Quercize de Van Cleef & Arpels : le goût de l’audace

« Nos collections respirent l’audace, la créativité et l’émotion » m’annonce en préambule Stanislas de Quercize, le dynamique et créatif président et CEO de Van Cleef & Arpels International, au sein du groupe Richemont depuis 19 ans. Une créativité qui, selon lui, a toujours porté la maison depuis son ouverture en 1906, au 22 Place Vendôme à Paris. Et pour cause, cette maison, fut créée à l'époque par deux amoureux, Estelle Arpels, fille d’un négociant en pierres précieuses et Alfred van Cleef, issu d’une lignée d’artisans belge et hollandaise spécialisé dans la taille des pierres,  unis par la même passion pour les gemmes. 

Une maison qui cultive l'audace et l'émotion

Cette maison, qui a su garder la tête haute après les grandes crises mondiales (1914, 1929, 1939) a toujours répondu avec audace et émotion face aux bouleversements mondiaux, mettant en exergue sa prodigieuse créativité. C’est ainsi qu’en 29/30 naît le fameux passe-partout, précurseur d’autres bijoux, puis le célèbre serti mystérieux, où les pierres s’expriment en trois dimensions et sans monture apparente.
En 39, la famille s’installe à New York pour ouvrir sa première boutique, tout d’abord au Rockfeller Center puis sur la 5ème avenue. Surmontant avec brio le déracinement, ils lancent les célèbres bijoux en forme de ballerines en mouvement, de femmes libellules et de fées. Des silhouettes inspirées par la passion de Claude et de son père Louis pour la danse.
En 68/70, la maison ose la culture « pop », créant la collection « Alhambra », qui reste un motif emblématique de la maison.
Enfin, pour Stanislas de Quercize, la nouvelle collection, intitulée « une Journée à Paris », est une réponse à la crise actuelle.

Comment se porte la marque dans le contexte actuel ?


Bien entendu nous sommes touchés, comme tout le monde, par ces bouleversements. Mais nous avons pour nous la stabilité de la maison Van Cleef & Arpels, son histoire et sa légitimité, existant depuis plus d’un siècle (1906).
Notre mission consiste à continuer à créer des bijoux, de la joaillerie, notre fer de lance et des montres, en conservant un style intemporel qui traverse les époques.
Gardons à l’esprit que les bijoux Van Cleef sont des valeurs refuges.
A tel point que nous avons ouvert une boutique « vintage » pour permettre à nos clients de revendre ou de racheter des pièces rares.

Quelle politique appliquez vous face à cette crise ?

Eh bien, comme vous le voyez (sourire), nous sommes toujours portés par cet élan de créativité, qui n’a jamais quitté cette maison.
Nous montrons une fois de plus avec audace, que l’espoir porte notre maison et qu’à l’heure actuelle, il faut plus que tout se recentrer sur l’essentiel et sur les symboles d’affection. Quoi de mieux alors que de lancer cette collection « Une Journée à Paris » qui parle d’amour, en montrant un couple qui s’aime et des enfants qui s’amusent.


Parlez-moi de cette collection ?

Une Collection ludique, narrative, inspirée par Paris, qui imagine deux histoires : Romance à Paris et Mercredi à Paris
Cette collection, toute en finesse et en légèreté, composée d’un sautoir, pendentif et bracelet et bague, prône la valeur symbole de l’amour, avec les amoureux qui s’étreignent ou s’embrassent et les liens de la vie, avec ces enfants qui jouent au ballon le mercredi.
Les personnages, en lapis-lazuli, turquoise, nacre corail et diamant, sont sculptés en trois dimensions. Un travail admirablement effectué par nos « mains d’or. »
Quand à la bague, « Une journée à Paris, » elle raconte le film d’une vie tournant sur elle-même, sur fond de laque noire et diamant.

Et parlez-nous de votre nouvelle montre, qui semble être une prouesse comme l’est le serti mystérieux ?

C’est une nouvelle Complication Poétique, une vraie prouesse technique, car sur le disque fixe en onyx noir, où apparaissent les symboles emblématiques de Paris, sept silhouettes de promeneurs défilent imperceptiblement au fil de la journée.
Comme émergeant du cadran en nacre, elles apparaissent l’une après l’autre, puis s’éclipsent... Avant de revenir vingt-quatre heures plus tard.


Pensez-vous comme d’autres marques de luxe que les codes du luxe sont en train de changer ?

Indubitablement. Il faut se recentrer sur l’essentiel et montrer de vraies valeurs à travers nos créations. Le côté tape-à-l’œil, de toute façon, n’a jamais été l’apanage de notre maison. Nous créons du beau, du vrai et du juste, des valeurs que nos clients reconnaissent et recherchent chez nous.

En temps de crise, faut-il continuer à se développer ?

Bien entendu. D’ailleurs nous ouvrons en juin une boutique à Milan et quatre boutiques en Chine.
Comme vous pouvez le constater, nous sommes toujours dans l’anticipation.

Quel message avez-vous envie de faire passer ?

« Faites vous plaisir. »

Quelle est votre réflexion personnelle par rapport au luxe ?

Il faut être fidèle et créatif. C’est à dire VCA (Very Créativ Artist) et faire passer l’émotion dans nos bijoux.

Le mot de la fin ?

« Notre mission c’est d’offrir ce qu’il y a de meilleur », célèbre phrase de Jacques Arpels que je reprends et que je suis à la lettre.


Mai 2009

Boutique Van Cleef & Arpels
22 place Vendôme
Paris 75001


Montre Complication Poétique en or rose 40.200 €


www.vancleef-arpels.com
ou
www.vancleef-arpels.fr