La Bataille de Castillon : la mémoire vivante de l'Aquitaine
"Le plus grand spectacle d'Aquitaine" est une vaste épopée retraçant la fameuse bataille de Castillon qui se déroula le 17 juillet 1453, opposant troupes françaises et anglaises et qui mit fin par le triomphe de Charles VII, à la guerre de Cent ans. L'Aquitaine retournait au royaume de France. À la frontière de Saint-Émilion, nous sommes allés sur place, au coeur des Côtes de Castillon assister au spectacle et pénétrer dans le village des acteurs. 500 figurants, 50 cavaliers, une mise en scène spectaculaire sous la houlette d'Éric Le Collen, avec comme apothéose un feu d'artifice embrasant le château de Castegens. L'occasion aussi de découvrir les vins des Côtes de Castillon, partenaires privilégiés du spectacle.
Châteaux au coeur
Château La Roche-Pressac, Château de Blanzac, Château de Lescaneaut, Château de Pitray, Château d'Aiguilhe, Château de Castegens, Château Fontbaude... On ne compte plus ces propriétés ancestrales et vinicoles, petites ou grandes, situées aux portes de Saint-Émilion, au coeur du pays de Castillon, région qui fut tellement parcourue de soubresauts au temps de la légende de la Chevalerie, et si glorieuse à la fin du Moyen-Âge.
À la frontière entre le Bordelais et le Périgord, la ville aujourd'hui baptisée Castillon-la-Bataille, s'appelait Castillon-sur-Dordogne jusqu'en 1953 car le commerce par voie fluviale était une des ressources importantes, développée au fil des siècles.
Pendant le Moyen-Âge on avait édifié une ville portuaire autour du château, Castillon vivant alors du commerce, de la batellerie et du vin récolté que l'on acheminait alors par bateaux en dehors de la juridiction.
Tout commença par Aliénor d'Aquitaine
Autre point d'histoire capital : le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri Plantagenet en 1152, fit de l'Aquitaine une province anglaise pendant tout le Moyen-Age...
Cela permit un essor du commerce du vin entre le bordelais et le Royaume britannique. Revers de la médaille : Les Rois de France dont Charles VII, roi de France, qui prit ce titre à la mort de Charles VI en 1422, cherchèrent par tous les moyens à reconquérir leur province occupée par les Anglais. Après bien des péripéties s'engage enfin le 17 juillet 1453, aux portes de Castillon, une bataille décisive qui allait mettre fin à cette guerre de 100 ans. Le général Talbot, premier comte de Shrewsbury, chef de guerre d'Henri VI d'Angleterre, y trouve la mort et ses troupes sont battues. Les Anglais anéantis, l'Aquitaine peut redevenir entièrement française. Au-delà de cette victoire, ce fut l'avènement de l'artillerie qui consacre sa suprématie sur la chevalerie et la féodalité. Un tableau illustre cette bataille étonnante et sanglante, signé Larivière, exposé dans la galerie des Batailles au Château de Versailles.
Castegens, centre de la Bataille
C'est cette ultime bataille que depuis vingt ans les habitants de Castillon s'évertuent à reconstituer chaque été pendant dix spectacles scénographiques de deux heures, au son de la voix de Claude Villers, le narrateur, sous les traits d'un moine prieur fraîchement débarqué dans un monastère. Le spectacle se déroule sur les coteaux de Castillon la Bataille, aux flancs du château de Castegens où se mettent en action près de cinq cents figurants et cinquante cavaliers dirigés par Jean Prunis avec attelages, cascades, combats à l'épée... Une véritable euphorie gagne la population qui aime jouer le jeu en costumes d'époque.
Depuis 1995, Éric Le Collen est le compositeur de la bande son et le metteur en scène de cette vaste entreprise régionale. c'est lui qui monta en septembre 2003, dans la propriété du château Lagrézette, à l'occasion des 500èmes vendanges du domaine, un étonnant spectacle vivant, "Les portes du temps".
Un spectacle en deux actes
Le spectacle s'articule autour de deux actes.
- Le premier retrace par séquence la vie au Moyen-âge en Aquitaine : moines, prieurs, copistes, converts et cuisiniers croisent Gaucem le charpentier occupé au nouveau pressoir, les femmes de Castillon qui s'en vont au puits. Puis, l'on surprend Jean à la tonnellerie, de jeunes pêcheurs ou des lavandières qui travaillent face aux soldats français. Survient alors le seigneur de Grailly, lors de l'inauguration du nouveau pressoir, qui apporte de mauvaises nouvelles de Bordeaux alors qu'il chasse à cour avec ses chiens courants.
D'autres personnages apparaissent ensuite alors que la population apprend que Charles VII ordonne la levée d'un nouvel impôt : un aubergiste, un meunier, un grainetier, un potier, un maréchal-ferrant, un maquignon, des colporteurs, un arracheur de dents (aie!), tout un petit monde qui anime le village. On sent alors gronder la colère... Dialogues souvent amusants et musique de circonstance.
- Avec l'acte II, voici venu le temps de la bataille. On perçoit le son de canons proches.
Le 16 juillet, veille de la confrontation, on prépare le camp, les troupes franco-bretonnes s'agitent et les soldats marchent pour le rejoindre. Le 17 juillet, les soldats anglais déboulent à Castillon, flanqués des chevaliers anglais et de Talbot sur son destrier.
Une messe est dite devant le prieuré tandis qu'au loin, le camp français est prêt. Toutes les forces sont en place mais les Bretons qui attaquent par surprise font basculer le combat. Les Anglais fuient devant les archers ennemis, Dans le fracas des épées Talbot est tué au combat ainsi que son fils. Les Français font sept cents prisonniers. Marche funèbre et monologue du prieur. La défaite précède la liesse. Charles VII est alors surnommé "Le victorieux".
Dans un second temps du spectacle, le roi Louis XI, le nouveau roi vient à Castillon pour clamer sa joie de retrouver une terre libérée. C'est l'occasion d'assister comme alors à des joutes équestres, des cavalcades et des chevauchées pour fêter la liberté de l'Aquitaine.
Dans les coulisses du spectacle
Voilà résumées rapidement deux heures d'un magnifique et vibrant spectacle joué par des bénévoles, quelques cavaliers et cascadeurs professionnels. De l'émotion, de l'allégresse et de l'authentique. Une bataille colorée, sanglante, des chevauchées spectaculaires, le bruit sourd des canons sur roue, une artillerie en mouvement qui fera date dans l'histoire des guerres. Ne compte t-on pas de trois à quatre mille morts sur le champ de bataille sur un effectif de sept à neuf mille soldats ?
Pour "Luxe-magazine.com", on nous a autorisé, le soir de la première, à pénétrer dans le village des acteurs afin de goûter aux coulisses du spectacle. Ambiance aussi chaleureuse et excitante que pendant le tournage d'une épopée historique. Nous parlons avec des gueux, des lépreux en robe de bure, quelque prieur en tunique blanche, croix sur le pectoral, de jeunes soldats français ou anglais avec leur côte de maille, une large épée en fer à la main.
Parmi eux, un messire, seigneur d'un village des environs, acteur depuis dix-neuf ans, aux côtés de son épouse et de son fils Florian, quinze ans, qui lui aussi se prête au jeu seulement depuis trois ans. "C'est ma dernière année, je laisse la place à quelqu'un d'autre, confie ce messire à la tenue de velours chamarré, coiffé d'un bonnet à large pan du même tissu gris clair. Chaque année, j'ai consacré du temps et mes vacances à ce spectacle extraordinaire qui m'a beaucoup apporté."
Florian, sur les traces de son père, souhaite incarner bientôt un chevalier, l'épée au côté. Pendant l'entracte ils iront tous les trois comme la plupart des figurants, chercher une boisson fraîche et un sandwich que la production leur offre pour combler leur appétit. Les chevaux à la robe soignée, sont alignés les uns à côté des autres le long d'un chemin creux. Ils proviennent tous de clubs olympiques.
Gueux, lépreux, chevaliers, soldats
Des femmes d'âge différent, habillées simplement dans leur tenue de servante, un fichu blanc dans les cheveux, papotent entre elles autour de tables rustiques. Puis, Éric le Collen s'avance et prend la parole à l'aide d'un porte-voix. Le silence se fait. Il demande à chacun de respecter les consignes : ne pas porter d'objets ou de bijoux qui puissent rappeler notre époque, comme les alliances, les bracelets ou les lunettes. Comme si les trois mille spectateurs pouvaient de loin remarquer de tels détails. À chacun aussi d'arriver au bon moment ou de se tenir au courant des derniers réglages de la répétition générale pour ceux qui ne sont pas venus.
On vient en effet de toute la région, de Bordeaux, de Libourne, de Saint-Émilion, de l'Entre-deux-mers et des villages voisins, pour jouer dans cette épopée qui créé depuis des années un lien formidable entre tous ces comédiens d'un soir qui pour certains ont appris à se connaître et à s'apprécier, au-delà de leurs différences sociales.
D'ailleurs, soit dit en passant, l'initiative de cette reconstitution serait venue de la majorité de droite de la municipalité et récupérée par celle de gauche, quelques années après. Aujourd'hui, tout le monde semble ravi du résultat. Éric le Collen donne un moment la parole au parrain du spectacle Claude Villers qui leur lance un grand "M..." avant leur entrée en scène. Puis le metteur en scène entonne une chanson sur Aliénor d'Aquitaine qu'il a composée lui-même, s'accompagnant à la guitare, et que tout le monde reprend en coeur, dans deux versions, l'une plus douce et moyenâgeuse, l'autre plus rock and roll et moderne...
Dans quelques instants, chacun prendra sa place et le spectacle, à la nuit tombée pourra commencer.
Côtes de Castillon, partenaire du spectacle
Partenaire essentiel du spectacle, le Syndicat viticole de Castillon contribue à mieux faire connaître ses vignobles répartis sur 3.000 hectares de coteaux sur la rive droite de la Dordogne. Ceux-ci comptent quatre cents viticulteurs, eux-mêmes pour la plupart acteurs chaque soir. Un stand est là qui propose des dégustations de vins rouges de différents châteaux et chaque set de table en papier posé devant les clients de l'auberge médiévale qui sert des centaines de repas le soir des représentations, est une publicité pour les Côtes de Castillon reprenant la nouvelle identité visuelle que l'on verra cet automne fleurir un peu partout lors de salons et de foires aux vins ou lors de campagnes publicitaires.
Comme le clame cette nouvelle promotion : "On peut être des opposés, des contraires, et se retrouver sur des choses essentielles, comme la qualité d'un vin des Côtes de Castillon. Célébrant les plaisirs de l'art de vivre, les Côtes de Castillon sont les vins rêvés pour partager le verre de l'amitié et créer les meilleurs accords."
Rappelons que dans ce département de la Gironde plutôt tempéré, à caractère doux et humilde, orienté vers une tendance continentale, l'encépagement se rapproche de celui du Libournais, soit 70 % merlot, 20 % de cabernet franc et 10 % de cabernet-sauvignon. L'Appellation d'origine Contrôlée (AOC) "Côtes de Castillon" est née officiellement en juillet 1989.
Voilà engagée une autre bataille : celle des vins de Castillon qui méritent vraiment une meilleure connaissance.
Château La Roche-Pressac, Château de Blanzac, Château de Lescaneaut, Château de Pitray, Château d'Aiguilhe, Château de Castegens, Château Fontbaude... On ne compte plus ces propriétés ancestrales et vinicoles, petites ou grandes, situées aux portes de Saint-Émilion, au coeur du pays de Castillon, région qui fut tellement parcourue de soubresauts au temps de la légende de la Chevalerie, et si glorieuse à la fin du Moyen-Âge.
À la frontière entre le Bordelais et le Périgord, la ville aujourd'hui baptisée Castillon-la-Bataille, s'appelait Castillon-sur-Dordogne jusqu'en 1953 car le commerce par voie fluviale était une des ressources importantes, développée au fil des siècles.
Pendant le Moyen-Âge on avait édifié une ville portuaire autour du château, Castillon vivant alors du commerce, de la batellerie et du vin récolté que l'on acheminait alors par bateaux en dehors de la juridiction.
Tout commença par Aliénor d'Aquitaine
Autre point d'histoire capital : le mariage d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri Plantagenet en 1152, fit de l'Aquitaine une province anglaise pendant tout le Moyen-Age...
Cela permit un essor du commerce du vin entre le bordelais et le Royaume britannique. Revers de la médaille : Les Rois de France dont Charles VII, roi de France, qui prit ce titre à la mort de Charles VI en 1422, cherchèrent par tous les moyens à reconquérir leur province occupée par les Anglais. Après bien des péripéties s'engage enfin le 17 juillet 1453, aux portes de Castillon, une bataille décisive qui allait mettre fin à cette guerre de 100 ans. Le général Talbot, premier comte de Shrewsbury, chef de guerre d'Henri VI d'Angleterre, y trouve la mort et ses troupes sont battues. Les Anglais anéantis, l'Aquitaine peut redevenir entièrement française. Au-delà de cette victoire, ce fut l'avènement de l'artillerie qui consacre sa suprématie sur la chevalerie et la féodalité. Un tableau illustre cette bataille étonnante et sanglante, signé Larivière, exposé dans la galerie des Batailles au Château de Versailles.
Castegens, centre de la Bataille
C'est cette ultime bataille que depuis vingt ans les habitants de Castillon s'évertuent à reconstituer chaque été pendant dix spectacles scénographiques de deux heures, au son de la voix de Claude Villers, le narrateur, sous les traits d'un moine prieur fraîchement débarqué dans un monastère. Le spectacle se déroule sur les coteaux de Castillon la Bataille, aux flancs du château de Castegens où se mettent en action près de cinq cents figurants et cinquante cavaliers dirigés par Jean Prunis avec attelages, cascades, combats à l'épée... Une véritable euphorie gagne la population qui aime jouer le jeu en costumes d'époque.
Depuis 1995, Éric Le Collen est le compositeur de la bande son et le metteur en scène de cette vaste entreprise régionale. c'est lui qui monta en septembre 2003, dans la propriété du château Lagrézette, à l'occasion des 500èmes vendanges du domaine, un étonnant spectacle vivant, "Les portes du temps".
Un spectacle en deux actes
Le spectacle s'articule autour de deux actes.
- Le premier retrace par séquence la vie au Moyen-âge en Aquitaine : moines, prieurs, copistes, converts et cuisiniers croisent Gaucem le charpentier occupé au nouveau pressoir, les femmes de Castillon qui s'en vont au puits. Puis, l'on surprend Jean à la tonnellerie, de jeunes pêcheurs ou des lavandières qui travaillent face aux soldats français. Survient alors le seigneur de Grailly, lors de l'inauguration du nouveau pressoir, qui apporte de mauvaises nouvelles de Bordeaux alors qu'il chasse à cour avec ses chiens courants.
D'autres personnages apparaissent ensuite alors que la population apprend que Charles VII ordonne la levée d'un nouvel impôt : un aubergiste, un meunier, un grainetier, un potier, un maréchal-ferrant, un maquignon, des colporteurs, un arracheur de dents (aie!), tout un petit monde qui anime le village. On sent alors gronder la colère... Dialogues souvent amusants et musique de circonstance.
- Avec l'acte II, voici venu le temps de la bataille. On perçoit le son de canons proches.
Le 16 juillet, veille de la confrontation, on prépare le camp, les troupes franco-bretonnes s'agitent et les soldats marchent pour le rejoindre. Le 17 juillet, les soldats anglais déboulent à Castillon, flanqués des chevaliers anglais et de Talbot sur son destrier.
Une messe est dite devant le prieuré tandis qu'au loin, le camp français est prêt. Toutes les forces sont en place mais les Bretons qui attaquent par surprise font basculer le combat. Les Anglais fuient devant les archers ennemis, Dans le fracas des épées Talbot est tué au combat ainsi que son fils. Les Français font sept cents prisonniers. Marche funèbre et monologue du prieur. La défaite précède la liesse. Charles VII est alors surnommé "Le victorieux".
Dans un second temps du spectacle, le roi Louis XI, le nouveau roi vient à Castillon pour clamer sa joie de retrouver une terre libérée. C'est l'occasion d'assister comme alors à des joutes équestres, des cavalcades et des chevauchées pour fêter la liberté de l'Aquitaine.
Dans les coulisses du spectacle
Voilà résumées rapidement deux heures d'un magnifique et vibrant spectacle joué par des bénévoles, quelques cavaliers et cascadeurs professionnels. De l'émotion, de l'allégresse et de l'authentique. Une bataille colorée, sanglante, des chevauchées spectaculaires, le bruit sourd des canons sur roue, une artillerie en mouvement qui fera date dans l'histoire des guerres. Ne compte t-on pas de trois à quatre mille morts sur le champ de bataille sur un effectif de sept à neuf mille soldats ?
Pour "Luxe-magazine.com", on nous a autorisé, le soir de la première, à pénétrer dans le village des acteurs afin de goûter aux coulisses du spectacle. Ambiance aussi chaleureuse et excitante que pendant le tournage d'une épopée historique. Nous parlons avec des gueux, des lépreux en robe de bure, quelque prieur en tunique blanche, croix sur le pectoral, de jeunes soldats français ou anglais avec leur côte de maille, une large épée en fer à la main.
Parmi eux, un messire, seigneur d'un village des environs, acteur depuis dix-neuf ans, aux côtés de son épouse et de son fils Florian, quinze ans, qui lui aussi se prête au jeu seulement depuis trois ans. "C'est ma dernière année, je laisse la place à quelqu'un d'autre, confie ce messire à la tenue de velours chamarré, coiffé d'un bonnet à large pan du même tissu gris clair. Chaque année, j'ai consacré du temps et mes vacances à ce spectacle extraordinaire qui m'a beaucoup apporté."
Florian, sur les traces de son père, souhaite incarner bientôt un chevalier, l'épée au côté. Pendant l'entracte ils iront tous les trois comme la plupart des figurants, chercher une boisson fraîche et un sandwich que la production leur offre pour combler leur appétit. Les chevaux à la robe soignée, sont alignés les uns à côté des autres le long d'un chemin creux. Ils proviennent tous de clubs olympiques.
Gueux, lépreux, chevaliers, soldats
Des femmes d'âge différent, habillées simplement dans leur tenue de servante, un fichu blanc dans les cheveux, papotent entre elles autour de tables rustiques. Puis, Éric le Collen s'avance et prend la parole à l'aide d'un porte-voix. Le silence se fait. Il demande à chacun de respecter les consignes : ne pas porter d'objets ou de bijoux qui puissent rappeler notre époque, comme les alliances, les bracelets ou les lunettes. Comme si les trois mille spectateurs pouvaient de loin remarquer de tels détails. À chacun aussi d'arriver au bon moment ou de se tenir au courant des derniers réglages de la répétition générale pour ceux qui ne sont pas venus.
On vient en effet de toute la région, de Bordeaux, de Libourne, de Saint-Émilion, de l'Entre-deux-mers et des villages voisins, pour jouer dans cette épopée qui créé depuis des années un lien formidable entre tous ces comédiens d'un soir qui pour certains ont appris à se connaître et à s'apprécier, au-delà de leurs différences sociales.
D'ailleurs, soit dit en passant, l'initiative de cette reconstitution serait venue de la majorité de droite de la municipalité et récupérée par celle de gauche, quelques années après. Aujourd'hui, tout le monde semble ravi du résultat. Éric le Collen donne un moment la parole au parrain du spectacle Claude Villers qui leur lance un grand "M..." avant leur entrée en scène. Puis le metteur en scène entonne une chanson sur Aliénor d'Aquitaine qu'il a composée lui-même, s'accompagnant à la guitare, et que tout le monde reprend en coeur, dans deux versions, l'une plus douce et moyenâgeuse, l'autre plus rock and roll et moderne...
Dans quelques instants, chacun prendra sa place et le spectacle, à la nuit tombée pourra commencer.
Côtes de Castillon, partenaire du spectacle
Partenaire essentiel du spectacle, le Syndicat viticole de Castillon contribue à mieux faire connaître ses vignobles répartis sur 3.000 hectares de coteaux sur la rive droite de la Dordogne. Ceux-ci comptent quatre cents viticulteurs, eux-mêmes pour la plupart acteurs chaque soir. Un stand est là qui propose des dégustations de vins rouges de différents châteaux et chaque set de table en papier posé devant les clients de l'auberge médiévale qui sert des centaines de repas le soir des représentations, est une publicité pour les Côtes de Castillon reprenant la nouvelle identité visuelle que l'on verra cet automne fleurir un peu partout lors de salons et de foires aux vins ou lors de campagnes publicitaires.
Comme le clame cette nouvelle promotion : "On peut être des opposés, des contraires, et se retrouver sur des choses essentielles, comme la qualité d'un vin des Côtes de Castillon. Célébrant les plaisirs de l'art de vivre, les Côtes de Castillon sont les vins rêvés pour partager le verre de l'amitié et créer les meilleurs accords."
Rappelons que dans ce département de la Gironde plutôt tempéré, à caractère doux et humilde, orienté vers une tendance continentale, l'encépagement se rapproche de celui du Libournais, soit 70 % merlot, 20 % de cabernet franc et 10 % de cabernet-sauvignon. L'Appellation d'origine Contrôlée (AOC) "Côtes de Castillon" est née officiellement en juillet 1989.
Voilà engagée une autre bataille : celle des vins de Castillon qui méritent vraiment une meilleure connaissance.
Juillet 2005
Par Gilles BROCHARD