Portraits


Alexander Kraft, PDG de Sotheby's International Realty France-Monaco : l’homme aux multiples passions

Gentleman tiré à quatre épingles, volontaire et perfectionniste comme son grand-père, passionné, artiste à ses heures, son éducation « vieille France » lui donne une élégance intemporelle. Mais Alexander Kraft est aussi un homme d’affaires international, PDG et propriétaire de Sotheby’s International et Realty France et Monaco. Ses passions l’amènent à devenir l’ambassadeur de la marque Cifonelli, (marque de costumes sur-mesure), de Ralph Lauren, collectionneur de voitures anciennes, pianiste, compositeur et chanteur de 3 singles. Tête à tête avec Katya Pellegrino.

Qui est Alexander Kraft ?

Alexander Kraft
Alexander Kraft - Cifonelli Paris Saint-Germain Juin 2014 - LoRe

Je suis né dans le vieux Berlin, dans un hôtel particulier (datant de 1880, détenu par mon arrière-grand-père). Mon père était médecin, bactériologue et virologue, professeur à l’université de Berlin, ma mère bibliothécaire. Mon arrière-grand-père paternel, propriétaire terrien vivait dans l’Est de la Prusse. Son fils, (mon grand-père) n’aimant pas sa belle-mère, intégra Berlin pour faire ses études de médecine car il aimait soigner. Après avoir eu la pharmacie sur le Kudamm à Berlin, il retourna finir des études pour intégrer, après la 2ème guerre mondiale, un hôpital dans la zone Est de Berlin. Dans les années 50, pour la troisième fois, il partit s’installer dans la zone Ouest de Berlin. Mon grand-père, vrai gentleman, fut un véritable modèle pour moi, s’habillant uniquement de vêtements sur-mesure, cigare à la bouche, vrai médecin, avec beaucoup d’éthique.

Vos études vous prédestinaient à devenir diplomate, ce qui à priori vous plaisait. Pourquoi avoir changé votre fusil d’épaule ?

Alexander Kraft
Alexander Kraft - La Grenouillère Octobre 2014

J'ai fait une partie de mes études à Hanovre, ville que je détestais, puis après le bac, je suis parti à Göttingen mais cette ville n’était pas non plus faite pour moi. Je suis donc retourné à Berlin finir mes études. Je suis titulaire d'une licence "procureur et conseiller en droit" à la Cour suprême de l'Etat de New York. Et j’ai effectué mes études de droit à l'Université de San Diego, de Cambridge, de Berlin et de Göttingen.
Je savais ce que je ne voulais pas, à savoir devenir médecin comme mon père. Il avait un côté plutôt universitaire et toujours envie d’enseigner. Le contraire de mon grand-père !
J’avais conscience que mes deux passions, littérature et musique, ne me permettraient pas de bien gagner ma vie.
Comme j’aimais voyager, les langues et la culture, la diplomatie pouvait être la réponse à mes envies.
J’ai donc fait des études de droit et, avec ma licence en poche, je suis parti en 96 en Californie , à San Diego, pour mon doctorat.
Lors de ce doctorat, je devais effectuer un stage. J’ai eu l’occasion de le faire à Sotheby’s, aimant l’art. Ce qui fut le début de ma carrière dans cette société. Deux fois par semaine, je partais à Los Angeles pour mon stage et dormais dans un hôtel à moins de 30$, n’ayant pas d’argent. Bien que je sois né avec une « cuiller en argent dans la bouche » avec une éducation intégrant certaines valeurs et principes, je n’ai jamais été gâté ni pourri, j’ai appris à me battre pour obtenir ce que je souhaitais et je gagnais mon propre argent de poche pour m'acheter ce dont j'avais envie. Tout le monde doit bâtir son propre avenir (sourire).

Un stage très formateur

Sotheby's
(c) Paris Ouest Sotheby's International Realty - Appartement de 260m² dans le 17e

Ce fut un stage très formateur. Le DG de la société Sotheby’s de la Côte Ouest m’a pris sous son aile. Je devais à priori intégrer New York pour prendre le barreau. Mais ce directeur m’a proposé de travailler pour eux et m’a fait rencontrer le CFO, (directeur financier du groupe) N° 3 dans le groupe.
Le courant est passé, j’ai commencé à travailler au département immobilier et c’est à ce moment que je suis tombé amoureux des USA. Durant 3 mois j’ai travaillé aux USA, puis j’ai repris l’Europe où j’ai été propulsé PDG de Sotheby’s Europe.
Je me suis alors installé à Munich, et créé 70 agences dans 20/25 pays, de 98 à 2005.

N’avez-vous pas eu à un moment envie de changer de société ?

Sotheby's
(c) Paris Ouest Sotheby's International Realty - Appartement de près de 300m² proche Parc Monceau

Non pas vraiment, car Sotheby’s ouvre de nombreuses portes dans différents domaines comme l’art, le voyage, la culture. Pour moi c’était malgré tout une forme de diplomatie, avec l’immobilier et l’art. J’avais la chance de rencontrer des personnalités importantes et de les approcher d’une manière personnelle. Et c’était également un défi quotidien.
En 2004, le département immobilier de Sotheby’s étant devenu très important, on m’a proposé de monter une franchise dans un pays de mon choix. J’avais à l’époque 31 ans et j’ai choisi la France et Monte-Carlo. J’ai fondé le siège en Suisse, car j’avais pas mal d’amis là-bas. J’ai recommencé alors de zéro. J’ai repris des affiliés qui sont devenus des franchisés. Ce fut un challenge, les affiliés étant de la vieille école, difficile de changer les mentalités et d’en faire évoluer certains ! D’autant plus que ma politique se basait sur une visibilité pour rassurer mes clients, une belle adresse, une belle vitrine et une jolie présentation. Un modèle que j’avais importé et adapté des USA.

Y a-t-il un code Sotheby’s ?

Il faut avoir reçu une bonne éducation, un savoir-vivre, et posséder un esprit universel. Les clients que nous côtoyons ont une certaine image de notre profession et nous ne devons pas les décevoir.

Voyagez-vous toujours autant ?

Je vais toutes les deux semaines à Paris, je fais le tour de mes agences, puis tous les deux mois à Londres, Paris, Milan, USA.

Sotheby's
(c) Côte d'Azur Sotheby's International Realty - Château Croix des Gardes

Pourquoi avoir choisi d’être l’ambassadeur de Ralph Lauren et de Cifonelli ?

A 12 ans, j’ai hérité de la garde-robe de mon grand-père, véritable gentleman ayant le goût des belles choses. J’ai toujours adoré la marque Ralph Lauren. Je me souviens qu’à 16 ans à Hanovre, il y a eu la première boutique Ralph Lauren et que j’ai économisé pour m’acheter mon premier pantalon de cette marque (sourire).

Où vivez-vous ?

Alexander Kraft
Alexander Kraft à sa maison de campagne

Je suis installé à Monaco depuis 2007, mais je voyage pas mal et possède quelques pied-à-terre, ce qui me permet d’être chez moi, même à l’étranger (sourire) !

Comment en êtes-vous venu à composer vos chansons et à sortir des clips ?

J’ai toujours composé (j’ai un synthétiseur à la maison). Il y a 4 ans, j’ai développé une vidéo institutionnelle pour Sotheby’s. J’avais composé le clip et cela fut mixé par un studio parisien, qui a apprécié mon travail. De ce fait, en 2012, j’ai lancé "The Reason" (tourné à l’hôtel St James Place du Chancelier Adenauer dans le 16ème à Paris) et ai eu 500 000 visites sur Youtube. En 2013 j’ai lancé "Save" au Château de Crayères, puis en 2015, « Wake Up » !



Sotheby's
(c) Propriétés Corses Sotheby's International Realty - Casa di Lume
Mars 2016