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Jean-Michel Folon : un artiste dans les étoiles

Grâce au générique d'Antenne 2, ses petits hommes bleus, autant que ses oiseaux, ont fait rêver des millions de personnes, les transportant dans un imaginaire proche des étoiles. Belge de naissance, Jean-Michel Folon est un homme aux multiples talents : artiste, peintre, sculpteur, dessinateur. C'est aussi un voyageur au long court, dont l'imaginaire se nourrit de générosité, de senteurs et d'images.

C'est en découvrant par hasard les œuvres de Magritte, alors qu'il était encore enfant et qu'il voulait devenir champion de tennis, que Jean-Michel Folon se tourne vers le dessin. Mais ce sont les Etats-Unis qui le consacreront et lui permettront d'être connu grâce à la publication de ses tableaux.
Personnage désormais légendaire Folon est aussi un homme de coeur qui met son art au service de causes humanitaires comme Amnesty International ou la lutte contre le sida. Plus récemment, il a aussi accepté d'être ambassadeur de l'Unicef.


Au service des autres 

L'artiste fourmille de projets, - une chapelle des Pénitents Blancs à Saint-Paul de Vence à rénover (elle va devenir la Chapelle Folon), une exposition en préparation à Florence au Forte del Belvedere, où il présentera soixante sculptures, et l'animation de la fondation Folon, l'œuvre de sa vie, ouverte il y a trois ans en Belgique.
Son énergie et sa créativité il les met au service des autres, pour faire rêver et croire en la beauté de la vie.


Aujourd'hui, c'est le sculpteur ou c'est le peintre qui s'exprime ?

Je suis passé par différentes phases qui toutes m'ont permis de m'exprimer.
J'ai toujours aimé la sculpture, mais c'est César, qui m'a mis en quelque sorte, la main à la pâte. Etant très proches, nous avons sillonné ensemble les marchés aux puces de Nice ou de Paris. Un jour, j'ai trouvé des poutres que j'ai taillées et transformées en oiseaux qui regardent le ciel. Après trois hivers, elles se sont fendillées. César m'a alors suggéré d'en réaliser des bronzes. Ce fut le début de la sculpture.

Pourquoi avez vous acheté un bateau de 1930, que vous avez entièrement restauré et que vous louez ?

Ce bateau, reste une des plus belles émotions de ma vie.
Lorsque je l'avais repéré, il y a quelques années sur le port de Monaco, j'avais eu le coup de foudre. Plusieurs fois invité à y prendre un verre, je savais ce bateau inabordable pour moi. Et un jour l'impensable est arrivé. Ses propriétaires anglais, en pleine discorde, laissant ce bateau devenir une épave, je suis alors devenu en mesure de l'acquérir. J'ai d'ailleurs investi toutes mes économies, pour le faire entièrement restaurer à Savone. On peut maintenant le louer pour des durées déterminées.

Vous avez créé la Fondation Folon en Belgique, mais vous résidez à Monaco, où vous avez un atelier. Monaco, est votre port d'attache ?

Monaco reste mon port d'attache.
Mais effectivement, il y a trois ans, le président de la région Wallone m'a proposé de créer ma fondation dans la ferme du domaine de Solvay.
C'est une superbe propriété de 200 hectares aux murs en vieilles briques, à 20 minutes de Bruxelles. Elle offre quatorze salles, une grande cour, d'immenses jardins, une forêt de rhododendrons et des lacs. J'ai eu le coup de foudre lorsque je l'ai visitée.
Cette fondation, je l'ai conçue comme le livre de ma vie. Dans la première salle, ne se trouve qu'un livre épais, aussi haut que le plafond, sur lequel est apposée une étiquette blanche vierge.
Puis ma main apparaît, dessine un oiseau, qui vole et qui disparaît au fond du papier. Alors, le grand livre s'ouvre sur l'œuvre de ma vie tout au long de quatorze salles, qui comprennent 500 œuvres.
A ce jour, nous avons enregistré plus de 250.000 entrées dont tous les bénéfices vont aux handicapés.

Et Monaco ?

Monaco
, j'y demeure, car j'ai un fils autiste, François, que j'adore. Il reste non loin de moi toute la semaine, près du Col de la Gaude, dans une maison spécialisée Perce-Neige, que Lino Ventura avait créée.
A Monaco, où je réside maintenant, depuis 15 ans, j'ai trouvé un loft de 500 m2 sur le port. Cet endroit exceptionnel m'a donné l'idée de reconstituer, comme à Montparnasse, un univers artistique. J'ai alors proposé à d'autres artistes de me rejoindre et d'installer leur propre atelier. Le Prince Rainier, lui-même, à qui j'en avais parlé, était favorable au projet.
Actuellement, Bottero Adami, Sosno et Armand avec qui j'ai réalisé une belle sculpture et un dessin à quatre mains, sont à mes côtés.

Cet environnement vous stimule-t-il pour la création ?

Je dirais plutôt que l'art est un échange. Bien entendu, cela nous stimule intellectuellement et évite l'individualisme, qui est le lot d'aujourd'hui.
En récréant cet univers artistique, j'ai voulu reconstituer l'ambiance du Bateau-Lavoir ou de la Ruche à Montparnasse. N'oublions pas que le mouvement de l'art surgissait alors bien souvent autour de conversations de café.

Vous êtes très impliqué dans ce projet de rénovation de la Chapelle des Pénitents Blancs à Saint Paul de Vence. Pouvez-vous nous dire quel en sera le sujet ?

Oui, le maire de Saint Paul de Vence, qui m'a proposé d'aménager cette chapelle abandonnée et de la baptiser la Chapelle Folon, m'a demandé de m'occuper du projet.
Comme les Pénitents Blancs s'occupaient essentiellement des autres, je vais donc créer des mains ouvertes, qui symbolisent l'esprit du don, de l'eau pour boire, des fruits pour manger et l'arc en ciel pour rêver.
Je suis donc chargé de dessiner les vitraux, qui seront réalisés avec la famille Loire, de créer une mosaïque de 150 m² au cœur de la Chapelle, de peindre les murs et de concevoir des sols dont les pierres, des silex blancs de la Côte d'Azur, seront ramassées par des écoliers. Ce projet va demander 6 mois de préparation et un an pour la réalisation.

Qu'est-ce qui fait avancer Jean-Michel Folon ?

L'envie de faire partager, de faire découvrir les belles choses de la vie et de continuer à rêver.

Mars 2005
Par Katya PELLEGRINO
Fondation Folon
Ferme du Domaine de la Hulpe
Drève de la Ramée
(20 km de Bruxelles)
T : 32 (0) 2 653 34 56
Email : fondation.folon@skynet.be

La sculpture en forme de valise que tient Jean-Michel Folon dans ses mains, a été réalisée par lui-même à l'occasion du premier salon de voyage de luxe à Monte Carlo, intitulé Monte Carlo Travel Market (Janvier 2005.) Elle a servi d'emblème et de symbole pour cette manifestation tournée vers le voyage individuel de luxe, créée et organisée par Elyse Danino, sous le haut patronnage du Prince Rainier de la principauté de Monaco.