Petrossian : Le "144" est mort, vive le "144" !
Depuis avril 2005, le chef du restaurant Petrossian, un haut-lieu du caviar, est une princesse Peule, originaire de Fouta, au nord du Sénégal. Sous son impulsion, aux côtés des plats "signature" et des grands produits qui ont fait la réputation de Petrossian , la carte fait la part belle aux poissons et crustacés, tout en teintant ses plats d'exotisme, origines obligent ! Mais bonne nouvelle, le prix des menus décroît à mesure que les plats s'enrichissent. Une nouvelle qui donne envie de réserver !
Une initiation dès l'enfance
Rougui Dia, arrivée en 2001 avec le chef de l'époque, Sébastien Faré, a pris les commandes de ce navire, depuis Pâques 2005.
Une révolution opérée toute en douceur, pour cette peule, qui s'initiée à la cuisine depuis son enfance.
Fille d'une famille de sept enfants (dont 5 filles), cuisine et ménage sont obligatoires. La maman, Aïssata Dia, cuisinière hors-pair, lui fait découvrir les saveurs, avec sa cuisine africaine traditionnelle et ses plats français. "Pas question de rester bête" lui dit-elle très souvent. Et Rouga observe, apprend, essaye. Une soeur aînée, qui aura oublié de lui laisser la recette du latiéré khako, (mélange complexe d'épinard et de semoule), un jour de sortie, la mettra face à son savoir-faire inné et au verdict favorable de la famille. Une vocation est née !
Une carte qui prend le large
De ces années d'enfance et d'apprentissage, Rougui n'a jamais oublié ces saveurs si particulières de son enfance. Sa carte en est l'a preuve vivante. Ravioles de langoustines anisées à la coco, crevettes sauvages d'Iran au curry ou Tatin aux mangues, ses plats incontestablement se métissent mais opèrent également un virage remarqué vers les poissons et crustacés : cabillaud, esturgeon, crabe royal ou encore coquilles Saint-Jacques, manifestement personne n'a été oublié ! Les produits classiques qui ont bâti la réputation de Petrossian (oeuf Petrossian, tartare Alexandre III au caviar...) ne s'en trouvent que mieux accompagnés et dessinent une carte riche et alléchante où le luxe n'est jamais loin !
Des menus qui s'universalisent
En repensant et enrichissant sa carte, le 144 a réussi l'exploit de revoir le prix de ses menus à la baisse sans rien céder à la qualité de ses plats. De la formule Déjeuner à 35 € au menu du dîner à 45 €, c'est un festival de Riz carnaroli façon risotto au crabe, d'agneau Yagouline confit 7 heures, de Filet de Dorade sauce vodka citron et de Macaron aux Pommes, glace pain d'épices. Un événement au niveau des papilles, une révolution sur le plan du porte-monnaie !
Laissez entrer le soleil...
Même la décoration du 144 a subi l'influence et l'évolution de l'arrivée de cette princesse peule et se renouvelle en douceur. Si les harmonies de gris chaud et de miroirs ont été conservées, les douze couleurs de l'arc-en-ciel châtoient et se donnent la réplique. Du jaune pâle au rouge, l'ambiance devient chaude, intime et lumineuse. Une réussite !