Voyages & Croisières

Château d’Audrieu, entre classicisme et originalité

Sitôt le portail de ce Relais & Châteaux franchi, l’histoire s’invite de Guillaume le Conquérant au Débarquement - les plages ne sont qu’à quelques kilomètres - mais surtout exposant un univers de raffinement. Ce château, classé Monument Historique, brandit une élégante et sobre façade XVIIIe siècle. Il est le refuge romantique idéal pour un weekend en amoureux en Normandie. A l’intérieur, 29 chambres à la décoration classique mais soignée : le mobilier de belle facture s’harmonise avec cette vaste cheminée comme ce parquet ancien ou ces plafonds à la française. Mais l’originalité est ailleurs, se loge dans cette cabane perchée à l’orée du parc forestier : 70 m2 pour une chambre et son dressing, et la surprise d’une salle de bain et sa baignoire avec vue. Une terrasse pour prendre le petit déjeuner en compagnie des oiseaux : le luxe est ici totalement inattendu. Trois salles à manger pour un restaurant, le Séran. A l’entrée, un mur entier dévoile plus de 600 bouteilles. La carte joue la sécurité de plats réconfortants, comme cet agneau de Normandie. Et les légumes viennent souvent du jardin. Plus décontracté, Le 1715 Chill & Eat réfugié dans l’ancienne bibliothèque avoue une cuisine à la sympathique simplicité. Par beau temps, on peut même pique-niquer dans le parc, le chef s’occupe de tout. 25 hectares truffés d’arbres, souvent bi-centenaires et ces jardins, imaginés par le célèbre paysagiste Louis Benech, celui-là même qui rénova le Jardin des Tuileries. Au détour d’un chemin, la piscine toujours chauffée et même une buvette. On ajoute une salle de fitness et, pour finir la journée, un Spa by Sothys dans une ancienne dépendance.

Domaine de Primard, écrin bucolique pour week-end magique

A 1h30 de Paris, cette bâtisse Directoire, ancienne propriété de Catherine Deneuve se love au cœur d’une domaine de 40 hectares. Derrière la façade scandée de volets bleus de ce Relais & Château, un chapelet de salons, petits et grands, pour un moment de lecture, un cocktail avant le dîner. Les 40 chambres, au romantisme chic mais tout en sobriété, se parent de teintes douces et se dotent de salles de bain ouvrant aussi sur le parc.
Eglantine, une maison éclaboussée de lumière, Octave, de briques et de lambris, et une ancienne cuisine transformée en table d’hôtes : les lieux de restauration ont une identité propre, forte dans la décoration comme dans l’assiette : une gastronomie qui encense le produit avec un soupçon de fantaisie, une cuisine explosive des saveurs du potager, cultivé en agriculture biologique : le chef 3-étoiles Michelin Romain Meder a pris les commandes du piano. La table à partager avec sa cheminée d’époque propose pour sa part des assiettes qui fleurent la cuisine familiale. Une architecture en bois pour les 450 m2 de spa Susanne Kaufmann qui s’étirent sur deux étages : sauna, hammam et jacuzzi sont complétés par 4 salles de soins dont une pour amoureux. On s’émerveille de ce parc où l’eau chante, omniprésente : de la piscine ouverte aux beaux jours -mais néanmoins chauffée - aux douves devant la maison ; des étangs aux ruisseaux et l’Eure, comme un fil conducteur. On prend le temps de flâner, à pied ou à vélo, entre vergers et potagers, le long de prairies où broutent les vaches, ou s’ébattent les chevaux, dans ces roseraies embaumantes créées il y a 30 ans par Jacques Wirtz pour une visite guidée par le jardinier.

Le Landemer, un cocon comme une balade irlandaise

Il y a comme un air du bout du monde, lorsqu’on arrive au Landemer, à deux pas de La Hague.
Une maison solidement campée sur sa falaise, au départ du chemin des douaniers. En contrebas, les vagues qui viennent tour à tour se fracasser ou mourir doucement. On comprend l’engouement de Boris Vian et Claude Monet, Yves Montand et Françoise Sagan. Eux aussi y ont logé. Les 10 chambres s’égaient entre la maison principale et cette longère juste à côté. A privilégier pour un week-end en amoureux : un lit confortable, une grande baie vitrée, une terrasse privée et l’océan pour horizon. Le luxe se fait discret, niché dans la simplicité de ce parquet en chêne ou de ces vasques en cristal de Florence dans les salles de bain. Une assiette Michelin récompense la cuisine du jeune chef. Il a beau venir de Hollande, il a su trouver la juste précision pour donner une touche de modernité aux produits locaux, souvent titillés par les herbes sauvages. Entre deux plats, on admire, à travers la grande verrière, le coucher de soleil sur le cap de Fermanville. Prélude à une soirée hors du temps.

Château de la Chenevière, une adresse tout en élégance

C’est dans le petit village de Port-en-Bessin, dans le Calvados, entre les plages du Débarquement et Bayeux, que le Château La Chenevière glisse son altière silhouette. Son nom ? Il le tire de de son passé, lorsqu’au XVIIe siècle se dressait ici une bâtisse spécialisée dans la culture du chanvre. En un siècle la ferme se fait manoir, gagne un étage et une belle prestance. Il décline doucement, jusqu’à l’acquisition des actuels propriétaires. Une rénovation plus tard, et le voici membre des Small Luxury Hotels of the World. 29 chambres seulement, réparties dans 3 bâtiments, toutes différentes dans la décoration mais identiques dans le souci du détail. Classique pour certaines, une pointe de modernité pour d’autres. Une cheminée, des poutres peintes et cette agréable luminosité. Deux restaurants pour deux esprits : réfugié dans l’ancienne orangerie et sa superbe verrière, Le Petit Jardin privilégie une cuisine à la fraîche authenticité, aux saveurs régionales. On réservera plus volontiers pour le dîner la gastronomie du Botaniste et son univers dominé par le vert et le bois. Dans les deux cas, les légumes, herbes et fruits du potager en permaculture s’invitent régulièrement dans les assiettes. Aux beaux jours, un plongeon dans la piscine extérieure, chauffée, une promenade dans le superbe parc aux parfums de roses. Et, le soir venu, un dernier drink au Zanzibar, la chaleureuse cachette des lieux.

Le Donjon - Domaine Saint Clair, fantaisie sur la côte d’Albâtre

Perchée sur les hauteurs d’Etretat, l’hôtel Le Donjon - Domaine Saint Clair, admire tranquillement la mer. Telle une maison de famille aux allures anglo-normandes, il distille 25 chambres au gré de trois belles bâtisses, le cottage, la villa et le donjon. Les vues ? Sur la mer, le jardin ou le vallon. Une déco disparate et colorée, à la personnalité bien marquée, inoubliables à leur façon. Les styles se bousculent de la terrasse aux salons, de la bibliothèque au Bistrot, la table décontractée qui revisite des recettes du terroir. Etonnants, détonnants mais conservant une ambiance ouatée. Seul le Donjon, le restaurant gastronomique gratifié d’une étoile Michelin conserve une certaine sobriété. La carte encense les produits de la mer, de préférence locaux. Poissons et crustacés choisis à la Criée de Fécamp, que le chef escorte de légumes du potager ou sélectionnés auprès des producteurs normands. Le buffet du petit déjeuner procède des mêmes attentions : pâtisseries maison, fromages du cru, miel bio des ruches du jardin. Le jardin justement, revêt la même joyeuse fantaisie que les maisons. On y trouve la piscine, chauffée et accessible toute l’année. Outre le spa, un espace en rooftop La Canopée, avec son jacuzzi à privatiser pour un moment d’intimité.

Pascale Missoud