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Luxe or not Luxe ?

Avant la catastrophe épidémique, le luxe était protéiforme, on lui attribuait 1000 définitions selon notre époque, notre humeur…mais toujours dans un frénétique mouvement perpétuel qui fait osciller son caractère entre ange et démon. Pour lui dessiner quelques contours des temps modernes, il est aisé de limiter la seule fonction du luxe comme une occasion arrogante de montrer ses richesses, offrant ainsi un face à face indécent, révélant plus fortement encore la pauvreté qui nous entoure. Pour d’autres le luxe est aussi la parfaite démonstration d’un exhibitionnisme démesuré, une façon de se distinguer ou d’honorer un dieu, un roi, une épouse.
Quartier historique d'Al Fahidi - © Office de Tourisme de Dubaï

Mais pourquoi tant le malmener alors que le luxe a poussé l’humanité toute entière en quête de beauté, de force et de perfection ? Ne l’oublions pas le luxe fut pendant des siècles un pont vertueux reliant les rives de la création et de l’Art.
Pourquoi ne serait-il pas considéré comme un bien nécessaire pour voir beau, pour voir grand, pour faire jaillir les talents ?
Il n’est pas un jour sans que le monde n’oppose l’essentiel, du non essentiel, cette dualité a quelque chose d’effrayant, avec de sombres allures dogmatiques. Qui a le droit de dire ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas ?
Cette pensée étriquée n’aurait jamais pu encourager l’expression artistique, elle fauche violement l’expression de nos envies…Laissez-nous rêver, laissez- nous avoir accès à ce qui nous fait du bien !
Jumeirah Mosque - © Office de Tourisme de Dubaï

Shakespeare écrivait « réduisez la nature aux seuls besoins de nature et l’homme est une bête », les courants bien-pensants s’infiltrent dans tous les domaines, encourageant le délestage de ces métaux lourds, ostentatoires et de surconsommation, pourtant si nous devions accuser le luxe des inégalités du monde, nous passerions à côté des vrais coupables : les écarts de salaires entre les hommes et les femmes, les inégalités géographiques, de logement, d’accès à l’éducation…
L'Al Maha Desert Resort - © Office de Tourisme de Dubaï

A vouloir ainsi mettre de la morale partout, on en oublie souvent les vertus essentielles ! Que serait le monde sans le luxe, il serait alors dépossédé des musées, des merveilles et prouesses architecturales, des œuvres d’art…ce patrimoine culturel que nous devons défendre et qui est l’essence la plus noble de l’humanité.
Dubai Camel Race Track - © L'Al Maha Desert Resort

Ce qu’il faut combattre ce ne sont pas les privilèges mais plutôt d’en donner accès au plus grand nombre.
Notre métier, le lien que nous déployons entre des populations, des pays en ouvrant les portes du monde est un luxe que nous portons en nous, que nous adaptons aux goûts et aux envies de nos voyageurs
Ce luxe n’est pas fait que promesses mercantiles, il nous donne le privilège de nous mettre à la portée des envies. C’est le droit au beau pour tous que nous défendons là chaque jour ardemment.
Comme dans toute histoire, il faut une morale, j’emprunterai donc les mots d’Antoine de Saint Exupéry : « la grandeur d’un métier est d’unir les hommes. Il n’est qu’un luxe véritable et c’est celui des relations humaines ». Tout comme ce grand aventurier, je crois sincèrement que notre métier est un bienfait essentiel pour l’humanité, foi d’agent de voyages !

Nathalie Bueno
Directrice générale de Secrets de Voyage
www.secretsdevoyage.com
Avril 2021
Secrets de Voyages

www.secretsdevoyages.com