Citrus Étoile : le restaurant de Gilles Épié aux avants postes des Champs-Élysées
Confidence de Gilles Épié : "Pour moi, le luxe est synonyme de simplicité et au-delà, de qualité du produit que l'on sert au client". Ce comédien rentré, artiste dans l'âme, est fier de sa nouvelle salle de restaurant, lumineuse et attractive. Le tout-Paris lui rend hommage chaque jour et célèbre son savoir-faire, efficace et gracieux. Son nouveau défi ? Proposer cinq menus diététiques d'affilée pour 250 €.
Gilles Épié ?
Sans nulle doute un style, un tempérament, l'affirmation d'une cuisine joyeuse, soyeuse, radieuse. Installé en haut des Champs-Élysées, non loin du Stella Maris et du Chiberta, le bistrot chic de Guy Savoy, Gilles Épié, le chef et propriétaire de "Citrus-Étoile", est à épier matin et soir, à admirer aussi. Il attire les hommes d'affaires et les hommes politiques à déjeuner. On se presse pour goûter sa carte simple aux produits sains et cuisinés avec brio dans le style bistrot chic qui convient si bien à une gastronomie parisienne bien ancrée dans son temps. Sans chichi. Sans effets de manche.
Un décor lumineux
Ancien "Bouchon" de François Clerc et avant lui du fromager Androuet, le lieu est lumineux, avec ses murs blancs, ses banquettes et ses chaises orangées, l'estrade et les tables suffisamment espacées pour laisser deviser les conversations (80 places assises). Les variateurs de lumière y sont aussi pour quelque chose : le soir, le feu des ampoules est plus doux que le matin et la douce lumière des bougies rend l'atmosphère plus suave.
L'accueil personnalisé
Elisabeth Nottoli, l'élégante et élancée épouse américaine de Gilles Épié, est réputée pour son accueil, sa gentillesse et sa disponibilité. Elle est un peu l'âme du lieu. Confions que le maître des lieux a lui aussi le contact et le mot faciles derrière un sourire discret et une monture de lunettes élégante, très à l'aise dans ses baskets qu'il porte avec une rare décontraction. Le maître d'hôtel Philippe Matton (connu chez Faugeron) est de la même école, disponible, l'oeil aux aguets.
Cinq menus déjeuners minceur
Gilles Épié a pensé à la santé gastronomique des femmes qui voudraient bien déjeuner en faisant attention aux calories... Il leur suggère désormais de venir goûter à son menu diététique chaque jour du lundi au vendredi. Le principe ? Débourser 250 € le premier jour, donnant droit à une entrée, un plat, un dessert, une bouteille d'eau et un café à chaque repas. Saumon, homard, volaille, soupe d'asperges, légumes vapeur au menu. Et un petit cadeau remis en partant : une recette pour cuisiner le soir.
Mais d'où vient Gilles Épié ?
Parcours sans faute pour ce jeune homme de 45 ans, élégant et décontracté, un physique de séducteur et d'intello à la fois, attentif à tout et donc aux gens, réceptif, sans cesse en fusion, s'étonnant de tout, imaginatif et en même temps chef d'équipe et grand technicien. Né en 1958, enfant, il était happé par la cuisine maternelle. Il lui doit ses premiers vrais appétits. Apprentissage à quinze ans chez Roger Jaloux, chez qui il apprend la rigueur du métier de cuisinier, c'est à dire le respect des choses bien faites. Il se frotte à quelques autres chefs de renom comme Michel Kerever, Alain Senderens ou François Clerc. Fin des années 1990, Gilles Épié, attiré par la Californie, part sur la côte ouest des Etats-unis. Il devient le coqueluche d'Hollywood en préparant des repas pour des producteurs qui veulent "manger français". Simplicité et diététique sont les deux nouveaux mots de son vocabulaire. En 1996, il reçoit la récompense qui honorent les "meilleurs Nouveaux Chefs en Amérique". Au fil des mois, il renforce son "apprentissage" américain par la découverte des cuisines asiatiques (japonaise, coréenne et chinoise), si prisées en Californie. Certains ingrédients se retrouvent aujourd'hui dans sa cuisine de l'instant et de saisons.
Résumé de son C.V
Il fut chef au Pavillon des Princes et au Café de Paris de Bruxelles; consultant pour la chaîne hôtelière Fairmont, à Dallas, la Nouvelle Orléans et San Francisco. On lui doit l'ouverture du Miravile, près de l'Hôtel de ville à Paris et d'un petit bistrot, Campagne et Provence. Il supervise la carte du Café Bleu de chez Lanvin dans le 8e arrondissement avant de partir dix ans pour Los Angeles, comme chef de L'Orangerie. Il est ensuite consultant à Chicago pour deux établissements et à Puerto Rico pour deux hôtels. Il est le chef préféré du tout Hollywood. Quand il rentre à Paris il y a deux ans, c'est pour reprendre la petite cour à Saint-Germain-des-Prés et à nouveau Le Pavillon des Princes. Puis il commence l'aventure du Citrus à deux pas de l'Arc de Triomphe..
Pour le nom de Citrus ?
"J'ai repris le nom du restaurant d'un copain en Californie. Pour moi c'est une métaphore de ma cuisine : il faut toujours un zeste de citron dans les plats !".