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Jackie, une icône : du 2 juillet au 1er septembre, à la galerie Joseph

La Galerie Joseph présente durant tout l'été, une exposition intitulée "Jackie, une icône". Vingt-cinq ans après sa disparition, la First Lady continue à fasciner les foules. Les commissaires d’exposition ont délibérément choisi de consacrer cette rétrospective à la partie "Kennedy" de la vie de Jackie. Ce, à travers une centaine de photographies. Entre bonheurs et tragédies, chaque photo donne un nouvel éclairage sur cette femme énigmatique.
De son enfance à son mariage avec JFK
Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman
Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman
Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman
Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman

Jacqueline Lee Bouvier, issue d’une famille aisée new-yorkaise, est née en juillet 1929 et passe les premières années de sa vie dans le domaine familial de l’East Hampton, où elle devient, dès son très jeune âge, une cavalière émérite, un sport qui demeurera une passion toute sa vie. Elle aime aussi le dessin, la littérature et la poésie. Mais cette enfance idyllique se termine lorsque ses parents divorcent pour le plus grand drame de la jeune fille qui souffre terriblement de cette séparation. Jacqueline ne fréquente que des écoles huppées, c’est une élève brillante dont on apprécie surtout les qualités littéraires et sportives. A la fin de ses études secondaires, elle est nommée "débutante de l’année" et à 20 ans, elle part étudier en France, où elle suit d’abord un cours intensif de français à l’Université de Grenoble, avant de poursuivre ses études à la Sorbonne où elle approfondit sa passion pour la culture française. À son retour aux Etats-Unis, elle s’inscrit à un concours littéraire organisé par le magazine Vogue qu’elle gagne en devançant quelque 1 300 concurrentes. Ne voulant pas finir femme au foyer et revendiquant son indépendance, elle se trouve un travail de photographe-enquêteur pour le journal Washington Times-Herald en 1952, où elle se fait remarquer pour son intelligence vive, sa grande culture, sa réserve polie... et son côté snob ! C’est aussi cette année-là que son destin va être bouleversé : elle rencontre John Fitzgerald Kennedy qui, à 35 ans, est l’étoile montante du parti démocrate... Après l’élection de Kennedy comme sénateur en novembre, leur relation devient plus sérieuse et sur le conseil de son père (qui voyait en Jackie la femme idéale pour permettre à son fils d’accéder au plus haut poste de l’état), John la demande en mariage. Il aura lieu le 12 Septembre 1953 à Newport et la cérémonie sera considérée comme l’événement mondain de la saison. La femme indépendante qu’elle rêvait de devenir, finira par entrer dans le rang pour donner l’image d’une épouse modèle.

Jackie et John Kennedy, un couple complémentaire

Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman
Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman

Alors que John est au cœur de la politique intérieure du pays, Jackie occupe son rôle de première dame à la perfection. Relativement discrète, elle séduit pourtant par ses manières raffinées et sa culture. Dès l’investiture de John, elle entreprend la restauration de la Maison Blanche. Soucieuse de revaloriser l’image de ce symbole national, elle fonde alors le Comité des beaux-arts de la Maison-Blanche dont la mission est de restituer le mobilier, malheureusement dispersé. Elle est à l’initiative de nombreuses manifestations officielles, transformant ce lieu en une vitrine de la création artistique et intellectuelle : peintres, musiciens, écrivains, scientifiques se mêlent ainsi aux hommes politiques, diplomates et chefs d’État. Lors des voyages officielles, elle séduit, notamment par sa maîtrise des langues étrangères (Jackie parlait couramment anglais, français, espagnol et italien) et arrive même à éclipser le président des Etats-Unis. Au cours de la visite du couple présidentiel à Paris, au printemps 1961, alors que le président français Charles de Gaulle est ébloui par la première dame américaine, John, conscient de l’avantage d’avoir une telle épouse à ses côtés, ira jusqu’à dire "Je suis l’homme qui accompagne Jackie Kennedy !".

Jackie et John en famille

Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman

Bien que leurs clichés de mariage les présentent comme extrêmement souriants, leur vie maritale fut loin d’être un long fleuve tranquille. John est effet et connu pour être un grand séducteur à la libido insatiable, et Jackie, comme la plupart des femmes de la bonne société de cette époque, feint d’ignorer ses nombreuses conquêtes. Les Kennedy arriveront cependant à créer une certaine vie de famille avec la naissance de leurs deux enfants, que John, par le biais des médias, mettra régulièrement en scène pour accroître encore plus son image de Président "bon père de famille". Grâce à ces nombreuses séances photos, il nous reste des clichés plein de tendresse où les facétieux John et Caroline, peu intimidés par les objectifs des photographes, se comportent comme des enfants d’américains moyens et contribuent à immortaliser "cette famille modèle".

Le style iconique de "Jackie Kennedy"

Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman
Jackie, une icône, exposition © Crédit Bridgeman

Jackie Kennedy est une icône de mode avérée. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, elle a bouleversé les codes vestimentaires en se mettant au diapason de la mode sixties avec des silhouettes monochromes de couleurs vives ou pastel. Ses choix en termes de coupe, de couleur, de créateurs et de matières ont fait date. On associe généralement Jackie aux tailleurs-jupes en tweed, que ce soit des modèles Chanel ou des copies (autorisées à l’époque) réalisées par son styliste fétiche, Oleg Cassini. Car fan des couturiers français tels que Givenchy, Chanel et Dior, elle ne pouvait s’offrir leurs créations jugées trop onéreuses par l’administration américaine. Jackie bénéficiera également de la vision de Diana Vreeland, rédactrice en chef de Vogue, qui l’aide à développer un look chic décontracté "made in USA" : le style BCBG des années 60 était né. En tant que créateur du "look Jackie", Oleg Cassini a fait de la Première Dame l’une des femmes les mieux habillées du monde et une icône glamour de l’ère Kennedy. Pendant les 1000 jours de l’administration Kennedy, Cassini a conçu pour elle plus de 300 vêtements (manteaux, robes, robes de soirée, costumes et tenues de jour) et a coordonné tous les aspects de sa garde-robe, des chaussures aux chapeaux en passant par les gants et les sacs à main. Sur l’exposition, les croquis de Cassini, accompagneront les photographies de la Première Dame lors de ses tournées en Inde, en France, en Angleterre et en Italie, ainsi que lors des dîners d’État et des réunions de famille à la Maison-Blanche. Mais le "style Jackie" c’est aussi une robe droite sans manches, un chapeau et des escarpins "kitten hills". On la connait également pour ses jupes trapèze et ses pantalons taille haute. Les accessoires de la première dame contribuent également à sa renommée vestimentaire, notamment son fameux collier de perles à triple rangée signé Kenneth Jay Lane et ses chapeaux "Pillbox" créés par Halston et immortalisés dans de nombreux clichés. Un autre élément clé qui caractérise la First lady est sa coiffure, à la fois très moderne et féminine. Sa coupe au carré est en réalité le fruit d’un heureux hasard : peu de temps après l’élection de son mari, elle se fait couper les cheveux dans le célèbre salon d’Helena Rubinstein, son coiffeur habituel étant absent, il se fait remplacer par un collègue qui, sans le savoir, créé le carré bouffant le plus célèbre des Sixties ! Jackie Kennedy fut l’une des premières dames les plus populaires. Ses sorties faisaient tourner la tête des photographes. Sur papier glacé coloré ou sur des archives en noir et blanc, elle laisse un héritage fort. Jackie Kennedy est toujours une source d’inspiration pour de nombreux designers puisque Mélania Trump, pour l’investiture de son mari, affichait un look similaire à celui de Jackie.
Jackie Kennedy était une femme libérée qui écrivit sa propre histoire sans se laisser dicter des codes. Elle inspira les femmes du monde entier, fut un modèle des années 60 et demeure une icône un demi-siècle plus tard...
Juillet 2019
Par Luxe Magazine
https://galeriejoseph.com/
16 rue des Minimes - 75003 Paris