Portraits


Manuel Mallen: Iconoclaste, le diamant de synthèse  ?

Manuel Mallen, le fondateur de la maison Courbet, lui préfère le terme de « diamant de culture ». Et revendique son côté trublion, n’hésitant pas à s’installer symboliquement - mais stratégiquement - sur la Place Vendôme, là où palpite le cœur de la joaillerie. Un pari sur l’avenir, lancé en compagnie de son associée la designer Marie-Ann Wachtmeister.

Contre l’épuisement des ressources, préserver la planète

Manuel Mallen et Marie-Ann
Marie-Ann
Manuel Mallen

Il faut des millions d’années pour que naisse un diamant brut. Certains spécialistes estiment qu’à l’horizon 2030, la production de ces précieux gemmes diminuera de 2 à 3% par an, épuisement des mines oblige. Plus grave, outre l’impact environnemental désastreux de l’extraction minière des diamants, nombre d’entre eux proviennent de zones de conflits et sont utilisés pour financer des activités violentes. C’est ainsi que le Processus de Kimberley, forum international tripartite réunissant acteurs étatiques, membres de la société civile et d’autres de l’industrie du diamant, est chargé de surveiller le commerce mondial de diamants bruts afin d’empêcher la diffusion de ces diamants de conflit. Un problème qui est loin d’être résolu, malgré des avancées certaines.



Le diamant éthique : un pari audacieux et visionnaire

Peu à peu est née l’idée de créer des diamants de culture, plus respectueux de l’environnement, plus respectueux d’éthique quant à leur origine et, faut-il le préciser, moins onéreux. La demande est là, notamment auprès des Millenials, qui sont demandeurs de ce luxe éthique et éco-responsable. Après une longue carrière dans l’industrie du luxe, Manuel Mallen a saisi cet enjeu et s’est lancé, avec Marie-Ann Wachtmeister, dans la joaillerie éthique et éco-responsable. Disruptif et perturbateur, le concept a le vent en poupe.



Courbet, symbole de féminité et de liberté

Un peu de provocation ne méssied pas à Manuel Mallen, qui a choisi de baptiser sa marque du patronyme de Courbet, par référence à l’auteur de L’Origine du Monde et, partant, à son amour de la beauté féminine, certes, mais aussi en hommage à la participation - quoique mineure - du peintre à la destruction de la colonne Vendôme. On ne peut s’empêcher d’y voir un clin d’œil un brin provocateur à ses illustres voisins de la Place Vendôme, dont on peut imaginer qu’ils ne voient pas tous d’un bon œil l’arrivée de ce trublion dans leur pré carré. Pourtant, malgré des réticences palpables, le milieu de la joaillerie commence à s’intéresser à ce segment prometteur. La clientèle visée, principalement les Millénials, cherche à se démarquer en achetant des produits beaux qui ne sacrifient pas l’éthique et la préservation de la planète. Grâce à l’utilisation des diamants de culture et d’or recyclé, les bijoux Courbet affichent des tarifs jusqu’à 30 à 40% inférieurs aux prix du marché. Avec une gamme allant de 350 à 35.000 euros, il y a de quoi satisfaire tous les budgets ! Ajoutez à cela la possibilité d’acheter en ligne, et vous aurez compris que Courbet est un joaillier qui s’inscrit résolument dans le XXIème siècle.

Octobre 2018
Par Katya PELLEGRINO
RP : COURBET
7 place Vendôme, 75001 Paris
Escalier Castiglione, 5ème étage
www.courbet.fr