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Murano Urban resort : les couleurs d'un nouveau design parisien

Et si le Murano, fraîchement ouvert à Paris, dans un quartier que certains diront "improbable", à la lisière du Marais, était autre chose qu'un hôtel, qu'un palace de poche, mais une nouvelle conception de l'art de vivre "à la parisienne" ?
Une nouvelle conception de l'art de vivre "à la parisienne"


Il faudrait utiliser tout le registre du vocabulaire italien le plus chic pour décrire ce joli écrin du Murano, inspiré de la petite île du même nom au large de Venise, comme un dernier trésor livré sur la rive droite, à deux pas du cirque d'hiver, dans ce morceau du boulevard du Temple qui prolonge fièrement l'impérial boulevard Beaumarchais.
Façade éclairée la nuit par des lumières pastel qui jouent avec le classicisme très "Napoléon III" de l'immeuble, lignes épurées, jeux de transparences et design ultramoderne, le Murano vient d'ouvrir ses portes sous la houlette du jeune Jérôme Foucaud (35 ans) qui dirigea les hôtels Byblos de Courchevel et de Saint-Tropez.

Un hôtel pas comme les autres


"C'est un endroit où l'on se suffit à soi-même. Nos hôtes sont libres de gagner du temps ou d'en perdre, selon leurs envies", confie Jérôme Foucaud, le directeur du Murano. "Au départ, quand on m'a proposé le projet, je voulais récréer l'ambiance du palais des Doges de Venise." Après deux ans de réflexion, cinq cents plans d'architecture, quinze mois de travaux difficiles, le Murano a ouvert ses 4.500 m2. Le résultat ? Un petit palace brillant, surprenant, déroutant, attachant, gourmand.
"On a enlevé les peintures pour les remplacer par des voilages. Nous avons choisi plutôt des meubles baroques, des miroirs vénitiens, des pampilles, des sculptures contemporaines, d'immenses lustres et des verreries fabriquées à Murano, des couleurs claires." Le slogan de ce lieu isolé et cependant en plein centre de Paris pourrait être : "Être à part et au coeur du monde à la fois". Le pari de rendre chaque pièce, chaque chambre d'un confort irréprochable, d'harmoniser les couleurs, les matières et les formes, d'ensoleiller chaque espace a été tenu.
Alors, encore un hôtel conceptuel qui épouse la mode du moment ?
Jérôme Foucaud s'en défend, désireux dès le départ d'accueillir une clientèle sans coterie et souhaitant que chaque détail du bâtiment soit réinventé de façon à la fois utilitaire et esthétique. Les suites avec piscine comme le restaurant et sa terrasse, le bar comme le hall d'entrée sont des exemples de cette exigence-là.

Des chambres de haute technologie


Pas une des cinquante-deux chambres ne ressemble à l'autre dans l'intimité des murs mats et dans la déclinaison joyeuse du blanc. Leur composition est de forme cubique, signée Christiane Derory et Raymond Morel, décorateurs de Lyon. Rose bonbon, lilas, bleu ciel, jaune solaire, vert émeraude, turquoise. les notes presque sucrées de ces mini appartements ont des résonances insoupçonnées sur l'humeur des clients. À voir absolument, les suites grand luxe avec piscine !
Côté haute technologie, chaque chambre est équipée d'un écran de télévision plat, d'une mini chaîne et lecteur DVD Bang & Olufsen, d'un téléphone sans fil, d'une connexion internet très haut débit, et d'ouvertures de portes par empreinte digitale. Autre détail amusant : un système électrique permet de moduler l'ambiance lumineuse au gré de chacun.

Un restaurant lumineux


Sa structure ? Une grande salle avec une hauteur de plafond de cinq mètres, deux salons pour des repas plus discrets, et une belle terrasse à ciel ouvert cerné par un mur recouvert d'un écran tendu en micro perforé, sorte de toile de catamaran. Du chic, de l'élégance, de la sobriété sous couvert d'une extravagance contrôlée. Les Parisiens vont aimer et les provinciaux s'extasier. On va adorer les murs aux lumières chatoyantes et changeantes, cette forêt lumineuse de stalactites suspendus au plafond et le confort des
banquettes en velours fushia avec leur polochon rose, comme celui des fauteuils. Chaque soir, plus d'une centaine de couverts pourront être servi.

Une cuisine inventive


Alors, qui officie en cuisine, dans ce beau lieu créé sur mesure ? Jérôme Foucaud a choisi deux jeunes cuisiniers bien de leur temps, sympathiques, qui au départ ne se connaissaient pas et qui depuis leur première rencontre vivent parfaitement en harmonie devant leurs fourneaux : Julien Chicoisne (23 ans ayant travaillé aux côtés du très créatif Nicolas le Bec à la Cour des Loges à Lyon (révélé par Gault et Millau) et aux Fermes de Marie à Megève, et Pierre Auger (25 ans), transfuge du fameux restaurant londonien hyper-design Sketche, qui auparavant avait fréquenté les cuisines de Taillevent , du Pré Catelan, du Bristol, et même de La Régalade, de beaux établissements avec de grands chefs.

Deux chefs imaginatifs


Premier atout : la jeunesse. Deuxième atout : la création
Voilà donc une alchimie qui risque de séduire une clientèle mise en appétit tout cet été par une carte légère mais rigoureuse, précise et appuyée sur des produits de première qualité. Nous reviendrons tester à nouveau la carte de cet automne et de cet hiver.
Pour l'instant citons simplement quelques valeurs sûres rôdées en août :
Brouillade d'oeufs et caviar de hareng fumé, risotto safrané et sot-l'y-laisse en persillade, saumon confit à l'huile d'olive et nems de légumes, accompagnés de'une sauce aigre-douce; quasi de veau de lait, pomme de terre au foin et sauge.
Les deux chefs ont imaginé une coquille en foin pour y nicher les pommes de terre écrasées, le genre de petit détail amusant que l'on peut être certain de ne trouver qu'ici !
Saluons le talent de ces deux chefs imaginatifs qui ont composé des desserts élégants comme cette délicieuse crème brûlée pistache, guanaja et framboise ou ce crémeux lacté jivara et glace au chocolat noir servi dans deux verres avec des cacahuètes salées et sucrées.

"Je veux n'avoir que des raretés"


Miloud Azzaoui, le responsable de la restauration, que nous avions connu comme sommelier chez Alain Passart, dirige sa brigade avec un grand bonheur.
Rien de guinder dans les gestes et le service. Tout semble fluide. N'oubliez pas de demander de prendre un cigare. Vous aurez la surprise de voir que même la cave joue avec la transparence et la lumière...
"Je veux n'avoir que des raretés", confie Miloud, "s'il y a une vraie perle, on la trouvera au restaurant." Et ce voeu qui lui tient à coeur : "J'aime trop les cigares
pour ne pas faire partager ma passion. Il y aura toujours une vingtaine de modules disponibles pour les connaisseurs. Les cigares, comme le vin, ce sont des saveurs magnifiques au palais." On lui fait confiance : sa carte des vins, sa belle sélection de champagnes comme celle des havanes sont à l'image de ce Murano qui devrait briller de tous ses feux une fois les première semaines de rodage terminées.
Août 2004
Par Gilles BROCHARD
Murano Urban Resort
13, boulevard du temple, 75003 Paris.
Tél : (33) 01 42 71 20 00.
www.muranoresort.com
Réservation : paris@muranoresort.com
- Bar du jour et bar de nuit, avec un comptoir immense.
- Petit-déjeuner sur-mesure de 7 h à 12 h (unique à Paris), classique ou diététique.
- Après-midi ouvert pour une restauration légère, thé ou café.
- Spa avec la gamme d'Anne Sémonin, piscine et relaxation