Portraits


Plaza Athénée :Il était une fois... Le Palace de demain, vu par François Delahaye, Directeur Général


Le Plaza Athénée, l'un des fleurons de Dorchester Collection, est un palace qui s’oriente vers une juste modernité, une maison où l’on respire l’air de Paris et aussi l’air du temps. Un lieu où le ton est adéquat, la musique appropriée, et où le service respire l’excellence. Dans cet établissement hors norme, un homme, François Delahaye, tient les rênes depuis 10 ans. A son arrivée, la vieille dame semblait vieillissante, mais il a su lui rendre son lustre d’antan en s‘entourant d’un tandem gagnant, les meilleurs dans leurs domaines respectifs : Alain Ducasse dans la restauration, Patrick Jouin dans la décoration et la séduction.
Ce palace, inauguré en avril 1913 sur l’avenue Montaigne, baptisée ainsi en 1850 fut inventé par Jules Cadillat et administré par Emile Armbruster. Son ouverture suivit de près celle du Théâtre des Champs-Elysées (mars 1913).  L'établissement devint rapidement le palace où il fallait être, au carrefour de la mode et de la  Haute Couture avec l’arrivée de Christian Dior.
Pour Grace Kelly, Gary Cooper, Jackie Kennedy, la famille Ford et tant d'autres encore, le Plaza Athénée devint une référence incontournable !

François Delahaye l’a bien compris et a su faire souffler depuis ces dernières années un air discret d’innovation sur cette honorable maison tout en s’appuyant sur les quelque cinq cents élus pour garantir un service d’excellence au quotidien.

Un beau parcours pour cet homme qui a travaillé comme valet de pied chez le Duc de Westminster et côtoyé le groupe Savoy, Sofitel, ou le Parc avenue Raymond Poincaré, entre autres.
La passion guide ses choix et domine chez cet homme qui, avec beaucoup de panache, a su garder un profil simple face à ses responsabilités. Pas d’arrogance dans ses propos, mais une vraie lucidité face à l’arrivée des groupes hôteliers de luxe asiatique.
Entretien.


La crise a-t-elle modifié le comportement de votre clientèle ?

Bien entendu, le consommateur du luxe a été touché par la crise à la fois dans ses revenus et dans son patrimoine, ce qui a sensiblement modifié son comportement vis-à-vis des produits de luxe. En ce qui nous concerne, les clients réservent maintenant à la dernière minute, et discutent les prix, ce qui n’arrivait jamais auparavant.
Nous avons ainsi enregistré une baisse d’activité de 10 % sans pour autant baisser notre niveau de service.

La crise vous a-t-elle amené à adapter votre politique de commercialisation ?

Non pas vraiment. Nous pratiquons le « Yeld management ». Ce sont des grilles tarifaires basées sur des références statistiques.
Les compagnies aériennes les utilisent pour optimiser le remplissage de leurs avions en fonction des périodes de l’année et en s’appuyant sur des statistiques précédentes des vols et des horaires.
Nous procédons de la même façon dans l’hôtellerie, pour avoir toujours « un matelas » de clients en fonction des périodes et des jours de l’année.
Nous en profitons d’ailleurs, en période de baisse de clientèle, pour effectuer des travaux et apporter des améliorations à notre hôtel. Nous sommes continuellement à la recherche de nouveautés ou de services susceptibles de plaire et de satisfaire l’exigence de nos clients.

Comment vous différenciez-vous face à vos concurrents ?

Notre hôtel est le plus parisien des hôtels, par son histoire et son emplacement. Cette différence se suffit déjà à elle-même.
Puis, nous avons la chance d’avoir Alain Ducasse et son restaurant 3 étoiles. Enfin nous avons nos 500 employés pour 191 chambres, un ratio élevé mais en ligne avec notre politique d’excellence. Ils sont les garants d’un service hors norme, disponibles et irréprochables, 24h sur 24, avec comme devise d’aller jusqu’au bout du service.
Comme nous avons l’amour de la qualité, nous n’épargnons aucun effort pour satisfaire le moindre désir de nos clients. Nous faisons également participer notre personnel à de nombreux stages au sein de notre service formation, pour le fidéliser. Nous avons établi un programme prévoyance, mutuelle, intéressement pour l’attacher à notre maison.
Et surtout, nous vendons des « expériences », des « moments » et non simplement des chambres.

Quels sont vos points forts ?

Eh bien, je viens de vous énumérer nos différences, qui sont également nos points forts. A savoir, notre restaurant 3 étoiles, notre emplacement idéal au cœur de Paris et au cœur de la mode avenue Montaigne, et notre bar. Décrié au départ par les confrères, il nous rapporte en fait un CA non négligeable.
En un mot, nous pouvons nous décrire comme le plus parisien des hôtels.

Votre positionnement ?

Nous sommes un hôtel à 95 % axé sur la clientèle privée. Nous ne possédons aucune salle de réunion et ne souhaitons pas de séminaires.
La répartition géographique de nos clients se fait de la manière suivante : 20% USA, 20% GB, 20% Europe,  16% Amérique du Sud, 10% Moyen Orient et 9% Russie.

Comment vous préparez vous face à l’arrivée des 4 Flagships (Mandarin Oriental, Peninsula, Shangrila et Raffles) ?

Je suis inquiet mais je me prépare. Vous dire le contraire serait mensonger. Par contre, nous nous y préparons depuis quelques années. Au Meurice par exemple, ils ont refait les chambres. De notre côté, nous avons racheté 3 immeubles pour nous agrandir et nous réfléchissons sur des projets.
Bien entendu, nous espérons que ces établissements nous ramèneront une clientèle asiatique, ayant conscience qu’une petite frange de notre clientèle ira tester les autres palaces. Notre objectif : les faire revenir en leur donnant la nostalgie de ce qu’ils ont trouvé chez nous !
Notre devise reste d’être à 100% pour le client et uniquement le client.

Quel est de votre point de vue la tendance du luxe dans les palaces et comment voyez-vous l’évolution du luxe dans votre palace ?

La tendance du luxe dans le palace se porte sur l’espace : de belles hauteurs sous plafond, de grandes chambres, de spacieuses salles de bain.
Les clients rechercheront de plus en plus des lieux qui racontent une histoire, où ils se sentent reconnus et chouchoutés.
C’est pourquoi au Plaza, nous nous attacherons encore plus à développer des services qui correspondent aux besoins de notre clientèle.




Juin 2010
Par Katya PELLEGRINO
Le Plaza Athénée appartient avec quatre autres palaces (Hôtel Meurice de Paris, Beverly Hills Hôtel de Los Angeles, le Dorchester de Londres et le dernier venu, l’Hôtel Principe di Savoia à Milan) à la Dorchester Collection, société anglaise, créé en 1996, dont le siège est à Londres.
Cet établissement dégage un véritable chic parisien, accentué depuis ses rénovations : son bar audacieux, créé par Patrick Jouin, un disciple de Philippe Starck, un grand succès qui draine la clientèle dorée de la jeunesse, sa patinoire, qui depuis 2008, est devenue un "incontournable" tous les ans pendant la période des fêtes, son institut Dior et ses soins luxueux, sans parler de sa Terrasse Montaigne pour y faire une pause shopping.
Ses atouts : son emplacement exceptionnel sur l’avenue Montaigne, son restaurant étoilé avec Alain Ducasse, son personnel compétent et fidèle au poste depuis de nombreuses années, sans oublier son bar branché.
Le restaurant revisité par Patrick Jouin respire une modernité sans ostentation et respectant son histoire.
Très agréable d’y prendre son petit-déjeuner le matin, sans parler du déjeuner ou du dîner.

Mon coup de cœur :

La suite Eiffel 361 (131 m²)  de magnifiques volumes et belle hauteur sous plafond, typiquement haussmannien, décorée dans un esprit très couture, où l’on retrouve tissus précieux, camaïeux de roses chatoyants rehaussant des tonalités plus subtiles de gris perle et argent et mobilier de style. Détail unique,  le regard se pose en contrepoint sur la Tour Eiffel,  symbole vivant de l’esprit de Paris.

Tarif : 8000 €


Plaza Athénée
25 av. Montaigne
75008 Paris
T° :+331 5367 66 65
www.plaza-athenee-paris.fr