Culture


La Maison Worth : Naissance de la Haute Couture 1858 - 1954

« Obtenir et Tenir », la devise chère à Charles Frederick Worth a ainsi forgé, dans le sillage de l'élégance, le destin et l'esprit de cette maison créée en 1858 au 7, rue de la Paix.

Le père de la Haute Couture

Après une enfance très modeste à Bourne où il commence à travailler dès 11 ans dans une imprimerie, Charles Frederick arrive à Londres en 1837 où il est mis en rapport avec un avocat. Bien élevé, avec de bonnes manières, il occupe son temps libre à visiter les expositions de peinture. C’est là, devant Van Dick, Titien, Véronèse … qu’il sera subjugué par la beauté des étoffes.

Portrait de Charles Frederick Worth, vers 1875. Photographie de Charles Reutlinger. Collection privée


En 1846, ce jeune anglais arrive à Paris et ose se lancer dans la mode féminine, qui fait de lui aujourd’hui le « père » de la Haute Couture. Marié en 1851 à Marie-Augustine Vernet, c’est par amour qu’il dessine ses premières créations. On entend souvent dire : « Et bien Mme Worth, où avez-vous eu cette jolie robe. Il me faut la même ».
Prêt à diriger sa propre entreprise, il s’associe à Otto Gustav Bobergh en 1858 et loue un appartement au 7 rue de la Paix. La société « Worth et Bobergh » fait le commerce de soieries, de dentelles, de cachemires et fourrures et d'une collection de robes et manteaux pour dames.



Dès ses débuts, Worth vise la cour impériale et se rend très souvent aux Tuileries où il apprécie une certaine intimité avec l’impératrice Eugénie et converse avec l’empereur Napoléon III. Aidé par une publicité astucieuse portée par des clientes suffisamment en vue et par des « Jockeys », Worth habille les monarchies présentes dans la quasi-totalité des pays d’Europe. C’est lui par exemple qui réalisera la somptueuse robe d’Elisabeth d’Autriche, dite Sissi, immortalisée par le peintre Winterhalter.
Et dans les dernières années de l’Empire, Worth séduit les clientes américaines et leur confectionne des toilettes entre deux départs de bateaux. Il créera, par exemple, la « Fée Électricité » brodée d’une profusion de filaments pour Madame Cornelius Vanderbilt II.
Les figures les plus en vue, les actrices, cantatrices… et autres aventurières constituent aussi une publicité directe pour Worth, comme Mata Hari, Madame Judith ou la Duchesse de Castiglione.

Robe de mariée avec traîne en satin damassé de rameaux de rosiers et brodée de perles. Le corsage, très riche, à basques longues a d’extraordinaires manches de tulle brodé de perles entre des noeuds plats de satin. Portée par Annie Cottenet Schermerhorn pour son mariage avec John Innes Kane, le 12 décembre 1878. Collection Museum of the City of New York (32.249a-b). Photos © 2011 - David Arky


En une centaine d’années, la griffe Worth a contribué à faire de Paris la capitale mondiale de la mode. Ses descendants ne démentent pas sa réputation, et cela sur près de quatre générations !
Ce somptueux ouvrage à l’iconographie la plus souvent inédite satisfera les amateurs du monde de la Mode les plus exigeants.

Octobre 2017
Par Hélène Feltin
www.bibliotheque-des-arts.com

340 pages,
Près de 400 illustrations, la plupart en couleur
Broché sous couverture illustrée
Prix : 59 euros