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Christian Dior, couturier du rêve

Il y a 70 ans, le couturier Christian Dior révolutionnait la mode et l'univers de la Haute Couture parisienne en présentant son premier défilé. Pour célébrer cet anniversaire, les Arts Décoratifs proposent une exposition inédite réunissant plus de 300 robes Haute Couture mais aussi des photographies de mode, des toiles d'atelier et autres documents entre reportages, lettres, manuscrits, croquis et publicités. Pour se repérer, un parcours chronologique et thématique sur près de 3 000m2.
Le célèbre musée parisien reste fidèle à ses habitudes puisqu'en 1987, il proposait déjà une rétrospective dédiée à Christian Dior. Cette année, la rétrospective s'enrichit et met également à l'honneur les directeurs artistiques qui lui ont succédé : Yves Saint Laurent, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, Raf Simons et Maria Grazia Chiuri. Sans oublier les collections de Haute Fourrure de Frédéric Castet et les parfums de Serge Lutens et du célèbre Nez François Demachy pour Dior.



Si aujourd'hui une femme est (enfin) à la tête de la direction artistique de Dior, la maison de Haute Couture a toujours participé à la glorification de la femme avec ses robes résolument féminines et modernes, sa mise en valeur des courbes sinueuses et ses pièces inspirées de la culture académique du ballet classique (souvenez-vous du célèbre tutu de Carrie Bradshaw...). Après les années de pénurie de l'Occupation, Christian Dior relance l'industrie du textile et utilise de grands métrages d'étoffe en renouant avec la tradition de la couture et en redonnant une place de premier choix aux paruriers et brodeurs. Avec Coco Chanel, il place Paris au centre du monde de la mode, réaffirmant son rôle séculaire de capitale de la mode. Bien évidemment, l'exposition retrace aussi son enfance à Granville et sa passion pour les tableaux, les oeuvres d'art et l'art du paysage. Ses robes sont en effet empreintes de références à la peinture, à la sculpture, aux porcelaines et autres papiers peints.



Parmi les autres thématiques, on retrouve l'art et la photographie, l'élégance stricte parisienne, le néoclassique, l'exotisme et les fleurs. Des scénographies par Nathalie Crinière qui met en scène des ambiances de galerie d'art, de boudoir et de jardins merveilleux. Tout au long de l’exposition, tableaux, sculptures et objets d’arts décoratifs éclairent les goûts et sources d’inspiration du couturier, selon une sensibilité partagée par les directeurs artistiques qui lui ont succédé. Autre héritage à découvrir, celui de la silhouette du tailleur Bar de la période "New Look" qui donne le ton des trente glorieuses de la mode.



Enfin, la Nef du musée des Arts Décoratifs se transforme pour l'occasion en salle de bal pour présenter de somptueuses robes du soir portées par la princesse Grace de Monaco, Lady Diana, Charlize Theron (l'égérie de J'adore) ou encore Jennifer Lawrence. En clin d'oeil à l'Histoire du musée voisin du Louvre, on retrouve également une robe baptisée "Soirée brillante" qui avait défilé en novembre 1955 aux Arts Décoratifs (le musée accueille encore à ce jour des défilés de mode dont ceux d'Alexandre Vauthier par exemple). Pour cet ambitieux projet, la plupart des œuvres présentées sont issues du fonds Dior Héritage, le plus souvent jamais vues à Paris, auxquelles s’ajoutent les prêts provenant des collections du Musée des Arts Décoratifs, du Palais Galliera, du Victoria and Albert Museum de Londres, de la Fondation Pierre Bergé Yves Saint Laurent ou encore du Musée Christian Dior de Granville.