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Dessiner l'or et l'argent : Odiot Orfèvre (1763 – 1850)

Jean-Baptiste-Claude Odiot a édifié au cours du premier quart du XIXème siècle, la maison d’orfèvrerie française la plus prospère et la plus fréquentée par toutes les cours européennes de son temps. Il est l’un des plus illustres orfèvres sous l’Empire et la Restauration.

« Ses bronzes deviendront les éléments d’une collection précieuse pour l’histoire de l’art »



Le Musée des Arts Décoratifs propose pour la première fois, sous forme d’une monographie exceptionnelle, 33 pièces d’orfèvrerie et 176 dessins à grandeur réelle, originaux de l’atelier Odiot classés œuvres d’intérêt patrimonial majeur. Ces dessins acquis en 2009 sont dévoilés pour la première fois et révèlent ainsi le processus de création et les recherches de l’orfèvre.

Salière double « dauphins », vers 1819

Remarqué par Bonaparte pour la réalisation avec Nitot de son épée consulaire, Odiot est lancé et livrera de somptueux services pour la table et des ensembles prestigieux : Fontaines à thé, soupières, coupes, verrières, seaux à rafraîchir, huiliers, salières… Les prises, les anses, les pieds et les appliques d’ornement sont prétexte à déployer un vocabulaire ornemental foisonnant issu de l’Antiquité : Bacchus, Vénus, Adonis, Flore ou encore, des serpents, cygnes etc…

Soupière « femmes à genoux », vers 1819

Assemblées par un système de fixation à froid par vis et écrous, chaque pièce est ciselée afin de mettre en valeur le relief des ornements, entre des surfaces mates et brillantes. En bronze selon la terminologie employée par Odiot, les pièces sont en fait exécutées en laiton.

Seau « anses satyres », vers 1819-1823

Données par Odiot lui-même en 1835 dans le but d’œuvrer à sa postérité, ces magnifiques pièces gagnent les réserves du Louvre en 1852, et sont peu à peu oubliées. En 1892, elles sont attribuées au musée « du beau et de l’utile » (aujourd’hui, Arts Décoratifs) qui prend la décision de les faire dorer et argenter. C’est Christofle en 1907-1908 qui se voit confier cette mission qui confère aux objets l’aspect habituel de l’orfèvrerie.
La Maison Odiot aujourd’hui perpétue la transmission de techniques d’exception en préservant le savoir-faire humain qui participe à la pérennité de l’excellence française.
Avril 2017
Par Hélène Feltin
www.odiot.com
7, Place de la Madeleine, 75008 Paris

Musée des Arts Décoratifs
107 rue de Rivoli
75001 Paris
www.lesartsdecoratifs.fr