Culture


"L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent" une exposition unique au musée des Arts Asiatiques à Nice

Une architecture étonnante, aérienne et transparente, créée par Kenzo Tange, un architecte japonais, en 1988. Ce petit bijou de musée flottant sur l’eau accueille d’avril à octobre 2019, une exposition exceptionnelle d' Yves Saint Laurent. Celle-ci rassemble 35 modèles, inspirés par l'Inde, la Chine et le Japon, ainsi que des croquis, bijoux et photographies qui dialoguent avec des œuvres asiatiques. Découverte !
Dans un décor composé de marbre et de verre, posé sur l'eau, comme un nénuphar , ce musée fait appel à l'imaginaire et convoque tous les sens. Sa combinaison de carrés et de cercles évoque un mandala tibétain.

L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent


L'Inde

L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent

L'Asie est une des sources majeures d'Yves Saint Laurent, fasciné par ce continent. Voyageur immobile, il a cette sensibilité aux mots, aux couleurs, à la littérature, à la philosophie du pays qui l'inspire ! A ses yeux, l'influence d'un pays découvert, est moins fort que l'imaginaire.
L’Inde qu'il ne connaît pas est également source d'inspiration pour Yves Saint Laurent . Il y puise sa connaissance à travers les livres qu'il consulte et qu'il lit. On retrouve cette influence indienne dès la première collection du printemps-été 1962, où il s’inspire de la garde-robe impériale et féminise le manteau traditionnel.
Ses silhouettes vont refléter la richesse et la quintessence de ce pays, en privilégiant notamment les soieries précieuses brochées d'or, les broderies métalliques en relief et détail suprême. Fasciné par les pierres et diamants ornant les manteaux des Maharadjah, il ponctue les costumes sophistiqués par des boutons-bijoux.
Pour sa dernière collection en 2002, plusieurs robes drapées reprennent les fondamentaux du sari.
L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent
L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent
L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent


Le Japon

L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent

Fasciné par l’époque d’Edo, durant laquelle l’art s’affranchit peu à peu du pouvoir impérial, et par le théâtre kabuki, Yves Saint Laurent, qui voyagera plusieurs fois au Japon avec Pierre Bergé, va ré-interpréter le kimono traditionnel. Tous les deux, forts épris de culture japonaise et du Japon, et le pays de prédilection de Pierre Bergé, subirent cette influence, conjuguant le passé et le présent. Ce même courant,que connurent artistes Art-Déco ainsi que des peintres tels que Monet, Van Goh...
La pièce majeure du japonais, le kimono, est ici réinterprété en forme de T par Yves Saint Laurent,d'une manière plus libre et plus fluide, tout en restant très originale. Ici il rend grâce et hommage à la courtisane.

L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent


La Chine

L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent

À l’exception de l’exposition qui lui fut consacrée à Pékin en 1985, Yves Saint Laurent ne voyagea pas en Chine. C’est donc à travers son imaginaire, nourri par sa collection de livres, de films ou d'objets d’art, qu’il se construisit une Chine, sa Chine représenté dans sa collection automne-hiver 1977, puis de manière plus diffuse à l’automne-hiver 1970.
A travers ses collections, il libère ainsi ses fantômes esthétiques et dévoile ses "nuits d'encre et de crêpe de Chine".
L'esprit qu'il a de la Chine suscite chez lui des vêtements amples, caractéristiques d'un rang social élevé. Si la forme évoque la veste traditionnelle portée par les femmes de l’ethnie Han, son style et sa construction s'appuient sur une ligne plus occidentale et restituent un effet esthétique. Yves Saint Laurent emprunte à la Chine ses motifs floraux aux couleurs vives.

L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent


Opium, l'histoire d'un succès

En octobre 1977, Yves Saint Laurent lance son tout nouveau parfum et s’implique très largement dans sa création. Des dizaines de dessins et documents qui n’ont pour la plupart jamais été présentés au public témoignent d'un travail titanesque. Différentes versions du célèbre flacon imaginé avec Pierre Dinand sont présentées à côté d’un inrô japonais tiré des collections du musée, dont elles reprennent la forme principale. Yves Saint Laurent est immédiatement séduit par ce flacon qui lui inspire précisément le nom de son parfum. La campagne publicitaire est transgressive et percutante. La photographie d’Helmut Newton avec Jerry Hall et le slogan audacieux de l’agence MAFIA "Opium, pour celles qui s’adonnent à Yves Saint Laurent" vont à la fois intriguer, créer le désir mais surtout provoquer un scandale sans pareil ! À l'occasion d'ailleurs de sa sortie en 1978, aux États-Unis, l'American Coalition Against Opium and Drugs déclencha alors une campagne contre Opium.
Avril 2019
Par Katya PELLEGRINO
www.arts-asiatiques.com
Exposition du 6 avril au 06 octobre 2019
Musée des Arts Asiatiques
405 Promenade des Anglais, quartier Aréna
06200 Nice